Horton

La jungle en folie

 

Un vent de folie

Horton est un éléphant au grand cœur, à l’imagination débordante, d’un tempérament gai et enjoué. Il aime prendre du bon temps et a un grand sens de l’humour. Lorsqu’il entend un appel au secours en provenance d’un minuscule grain de poussière qui flotte au gré du vent avant d’atterrir au sommet d’une fleur, il est persuadé qu’il y existe une forme de vie même s’il lui est impossible de la voir. Lorsqu’il répand la nouvelle auprès des autres animaux qui peuplent la jungle de Nool, personne ne veut le croire. Pourtant Horton ne se trompe pas : c’est même une ville entière, Zouville, qui se trouve sur ce grain de poussière, avec ses microscopiques habitants, les Zous, qui courent un grand danger. En dépit des nombreux obstacles qui vont parsemer sa route, du ridicule, du mépris et du désaveu des autres animaux de la jungle de Nool voire même de leurs menaces, Horton est bien résolu à mettre Zouville et ses habitants en sécurité.

 

Tolérance zéro

Dans la jungle de Nool, Madame Kangourou s’est autoproclamée “Chef” et elle y fait régner l’ordre qu’elle a elle-même établi parce que personne n’ose la contredire. Elle aime tout diriger et tout contrôler. Elle régente les animaux qui peuplent la jungle de Nool d’une poigne de fer et, pour elle, ce qu’on ne voit pas, ne peut en aucun cas exister. C’est une mère de famille psychorigide au tempérament revêche et à l’esprit étroit qui ne laisse aucune liberté à son fils qu’elle surprotège et consigne en permanence dans sa “chambre”, de peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Elle l’empêche d’aller s’amuser avec les petits camarades de son âge. Elle estime qu’Horton a une très mauvaise influence sur les jeunes enfants car il leur raconte des histoires abracadabrantes. Elle est persuadée que si on encourage l’imagination fertile des plus jeunes, cela va les pousser à se rebeller contre l’autorité des adultes, ce qu’elle ne peut tolérer. Comme Horton ne veut pas entendre raison, elle n’hésite pas à engager en cachette l’horrible Vlad Vlad-l-Koff, un vautour aux allures de chauve-souris vampire (à ne surtout pas confondre avec Vlad, le gentil lapin qui confectionne de délicieux cookies), pour exécuter le sale boulot. Si cet “oiseau de mauvaise augure” est fort en gueule, imbu de lui-même et particulièrement stupide, il n’en est pas moins extrêmement dangereux avec son bec crochu et ses serres acérées pour Horton et les Zous. Quand celui-ci échoue dans sa mission, Madame Kangourou dresse alors tous les animaux de la jungle contre Horton afin de détruire le grain de poussière, une bonne fois pour toutes. Quant à Morton, une gentille petite souris qui est le meilleur ami d’Horton, il s’inquiète du comportement étrange de son copain. Bien qu’il doute de la santé mentale de son ami, il sera le seul à le soutenir tout au long de cette incroyable aventure.

Microcosmos

Pendant qu’Horton entreprend un véritable périple au cœur de la jungle pour conduire Zouville en sûreté, le maire de Zouville, de son côté, risque tout pour convaincre ses concitoyens du terrible danger qui les menace mais personne ne prend au sérieux ses divagations. Les Zous pensent qu’il est tout simplement devenu fou lorsqu’il prétend qu’une catastrophe imminente les menace tous. Personne ne veut le croire, seule sa femme continue encore à le soutenir même si elle doute, elle aussi, quelque peu de la santé mentale de son cher époux. Quant au Président du conseil municipal, il fait tout pour minimiser les étranges évènements qui se produisent à Zouville depuis quelque temps et il en profite pour discréditer le maire qu’il rêve de destituer de son poste. Les brusques changements climatiques qui perturbent la vie jusque-là parfaitement réglée de Zouville ne sont pas du tout perçus par ses habitants comme étant les prémisses de la catastrophe imminente annoncée par leur maire. Ces perturbations sont, en fait, engendrées par le périlleux voyage entrepris par Horton à travers la jungle de Nool pour tenter de mettre Zouville en sûreté.

Le choc des mondes

L’histoire se focalise sur la grande amitié qui se noue entre Horton et le maire de Zouville même s’ils ne peuvent pas se voir mais seulement s’entendre, l’un l’autre, en raison de la trop grande différence de taille qui les sépare. Le thème central réside dans le fait que peu importe notre taille, notre physique ou nos différences, “une personne est une personne” et on doit la respecter en tant que telle. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas voir une chose, qu’elle n’existe pas.

Chaque mouvement fait par Horton, lorsqu’il tient avec sa trompe la fleur sur laquelle la poussière contenant Zouville a atterri, entraîne systématiquement des répercussions plus ou moins graves pour Zouville et ses habitants. Le film passe donc constamment d’un monde à l’autre (de la jungle de Nool à Zouville) en appliquant le principe des “séquences et conséquences”, ce qui reflète ici la parfaite illustration de l’effet papillon.

Les Studios Blue Sky (à qui on doit déjà L’Age De Glace 1 et 2 ainsi que Robots) se sont donc attelés à la création de ces deux mondes bizarres (Zouville et la jungle de Nool), sortis tout droit de l’imagination fertile du Dr Seuss, qui ont certains point communs avec notre monde mais tout en comprenant aussi beaucoup de choses différentes et originales, voire même burlesques (comme les moyens de transport utilisés à Zouville). Une fois encore, on reste admiratif devant le résultat final obtenu en termes de rendu des différents éléments visuels (surfaces, lumière, décors, costumes, accessoires ainsi que le travail impressionnant effectué sur la fourrure des animaux et le plumage des oiseaux). Quelques scènes ont un aspect cartoon (celles où on a fait appel au procédé “squash-and-stretch” pour donner une élasticité volontairement exagérée aux mouvements de certains personnages). Les personnages sont attachants, y compris les méchants, et sont incroyablement réalistes (particulièrement Vlad, le vautour). Le film comporte quelques scènes assez hallucinantes du point de vue technique comme celle de la traversée du pont effectuée par Horton et celle du champ de fleurs qui s’étend à perte de vue dans lequel Horton a le malheur d’égarer celle sur laquelle se trouve Zouville (ce champ comporte 500 millions de fleurs identiques et Horton va devoir les examiner, une à une, pour retrouver la bonne). Malgré quelques bonnes idées, comme celle où Horton se sert de ses oreilles comme d’un couvre-chef (bonnet de bain, casquette, etc), l’histoire manque incontestablement de scènes vraiment drôles même si on sourit parfois et on regrette que toutes les séquences se déroulant à Zouville font nettement trop penser au Grinch.

Si le film ravira sans conteste les plus jeunes, il ne devrait pas déplaire non plus aux adultes qui ont su garder leur âme d’enfant.

Horton

Réalisation : Jimmy Hayward, Steve Martino
Avec les voix de : Jim Carrey, Steve Carrell, Carol Burnett, Will Arnett, Seth Rogen.
Sortie le 2 avril 2008
Durée : 1 h 35

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