Racines, Le soldat chamane T8

Auteur / Scénariste: 


Enfin la fin. Jamère est enfin arrivé au bout de son interminable périple. Il est heureux et il a des enfants. Tout est bien qui finit bien. Les modèles sociaux des différents mondes sont sauvés. Mais tout ça n’arrive pas sans peine pour Jamère et ses amis et pour le lecteur.

Avec le huitième tome du soldat chamane, "Racines", à lire dans la foulée du septième si possible "Danse de terreur", Jamère finit enfin par trouver sa place.

Grâce au saucissonnage des éditions Pygmalion, un découpage dont il ne faudrait pas abuser parce qu’avec le meilleur auteur, cela peut lasser au bout du compte.

Tout ça parce qu’on est toujours stoppé en plein rythme de l’aventure, en plein élan de lecture, alors qu’on s’attache au héros.

Pour peu que l’aventure elle-même s’essouffle quelque peu et tourne sur elle-même, c’est le déplaisir qui prédomine ce qui est le cas, hélàs, pour le soldat chamane.

Pourquoi découper ce qui l’est déjà, encore une fois de plus. Quatre tomes pour les Etats-Unis et un rythme de lecture qui m’aurait sans doute permis de passer outre les tergiversations sempiternelles du héros Jamère.

Jamère, comment le dire autrement, a "toujours le cul entre deux chaises, sans vouloir décider sur laquelle s’assoir". Rester dans le droit fil de son éducation victorienne et militaire, ça fait beaucoup de rigidité dans la vie, tout ça.

Et Jamère, envahi par les pulsions jouissives de sa personnalité ocellionne, infiniment plus agréable pour le lecteur qui n’est pas fan de discipline.

Je ne suis pas parvenue à suivre tous les chemins de son ensorcellement. Entre la religion officielle, la magie des Ocellions et la sorcellerie infiniment plus nocive, j’ai fini par me perdre.

Et pendant huit fois 260 pages, on a hésité, hésité encore et encore plus. Jamère, j’ai fini par avoir envie de décider à sa place pour qu’on en finisse.

Le pire reste malgré tout c’est que la fin me semble un non dénouement. Le lecteur n’a pas toutes les réponses.

Comme s’il fallait bien en finir parce que ça ne pouvait pas durer comme ça.

J’aime beaucoup Robin Hobb et je pense que j’aurais supporté ce manque de rythme sans le rajout du découpage de l’éditeur.

Je pense aussi au porte-monnaie des lecteurs, quand on fait un tel pari sur un auteur, avec ce découpage, c’est comme si on doublait la mise pour rien.
Je me dis que je me réconcilierai prochainement avec Robin Hobb qui revient en des territoires où je l’apprécie beaucoup, c’est-à-dire dans celui des aventuriers de la mer et de la citadelle des ombres... avec une série de deux romans. Enfin non, pour nous en France, devinez, ce sera 4.
Rendez-vous attendu en septembre et novembre 2010 avec les deux premiers tomes, promis en parution à deux mois d’écart. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi cela ne pourrait pas être publié en un bon gros pavé de 600 pages.

J’espère retrouver l’enchantement des rivages maudis, la dragonne Tintaglia et des héros ou héroïnes qui prennent des décisions.
Au fait, si vous voulez lire un bon Robin Hobb qui n’a rien à voir avec des séries quelconques, je me demande pourquoi elle n’explore pas ces territoires-là, je vous invite à découvrir "Le dieu dans l’ombre".

Racines par Robin Hobb, Le soldat chamane tome 8, traduction de Arnaud MOUSNIER-LOMPRÉ, Pygmalion

Type: