Gremlins de Joe Dante

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Aaaaah, les années Amblin ! Cette structure de production mise sur pied par Steven Spielberg et portée à bout de bras par Kathlee Kennedy et Frank Marshall a offert aux spectateurs des années ‘80 quelques-unes des plus belles perles du divertissement familial. Mais un divertissement qui n’avait pas peur d’affronter bille en tête des thèmes difficiles ou encore de proposer des scénarios qui auraient bien du mal, aujourd’hui, à passer sous les fourches caudines d’un politiquement correct présent à tous les étages du processus de production. Gremlins constitue sans doute un des archétypes de cette époque. Un scénario classique, articulé en trois actes, des personnages attachants et complexes, des effets spéciaux de première qualité… Et surtout une volée de scènes inoubliables où l’humour, la violence et l’horreur se disputent pour le plus grand plaisir du spectateur. Gremlins développe aussi ce qui faisait l’une des forces des films populaires de l’époque, un thème universel… traité dans les limites strictes d’une petite communauté. Ici, pas question, comme c’est devenu la norme dans une grande majorité de films « grand public » d’une menace interplanétaire, ou de personnages qui portent sur leurs épaules le destin de la civilisation tout entière. L’enjeu de Gremlins, c’est bien de sauver la petite ville de Kingston Falls… Mais aussi, pour le héros Billy Peltzer, d’aider les gens qu’il aime à survivre à cette nuit de Noël cauchemardesque. Bourré d’humour noir, chargé de critique acerbe contre la société américaine, mais aussi impitoyable à l’encontre des films familiaux qui pullulent en cette période de sapins trop verts et d’éclairages acidulés, Gremlins est certainement l’œuvre la plus aboutie de Joe Dante, un réalisateur qui aura ensuite toute les difficultés du monde à survivre artistiquement dans un monde du cinéma en pleine mutation. Plus ramassé et plus percutant que Gremlins 2 (qui prend des allures de films à sketches davantage motivés par les performances techniques que par une histoire un tant soit peu cohérente), la première aventure de Gizmo et des Gremlins est une porte d’entrée royale pour celles et ceux qui veulent découvrir ce que le cinéma fantastique des années ‘80 proposait de plus audacieux.

Avec l’espoir que les rumeurs de remake ne se concrétisent jamais !

 

 

Les scènes cultes

- Gizmo en train de chanter le thème du film, écrit par Jerry Goldsmith

- La « naissance » des Gremlins, directement inspirées de « L’attaque des profanateurs de sépultures »

- Les Gremlins découvrent « Blanche-Neige »

 

Le moment de Noël

- Katie, la petite amie de Billy, raconte comment les pompiers ont retrouvé son père, mort dans la cheminée, déguisé en Père Noël. Délicieusement atroce.

 

Musique du film ici

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