Galaxies Nouvelle Série n° 49

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Comme l’explicite le titre du dossier Rêves et Science-fiction, toutes les nouvelles éditées ressortent du monde du rêve.

 

Naomi Kritzer a remporté le prix Hugo de la nouvelle 2016, pour Des photos de chats, svp, dans laquelle une I.A. bienveillante se fait payer en... photos de chats. Autre prix, le Bussy 2017 cette fois, In Google We Trust, de Jean-Marc Sire, trace, en quatre pages, le portrait d’un SDF homme-sandwich électronique : brillant. Autre portrait original, celui de Santxo, qui se présente comme « spadassin du Vatican ». Sur une planète lointaine, il rencontre Urdin, jeune femme capable de percevoir la couleur des sentiments. Bon texte de Loïc Henry. Ketty Steward est une habituée des pages de Galaxies. 18h 42 nous fait découvrir une bien étrange race de vampires, opérant dans le métro. L’héroïne, analyste en laboratoire, va arriver à un juteux accord... Très court, le récit d’Alain Dartevelle, En un monde invisible, évoque furieusement Voir l’homme invisible de Robert Silverberg : l’invisibilité y est aussi une punition. Enfin, Les gagnantes, de Patrick Centerwall, petite nouvelle post apocalyptique : un petit groupe de femmes se retrouve et semble être les derniers humains sur Terre. Soudain, l’une d’elles s’écrie : « Un homme ! Il y a un homme sur la route ! Un homme vivant ! ». Que faire ?

 

Le dossier sur le Rêve, préparé par Jean-Pierre Laigle, comporte un essai, une brève bibliographie et deux nouvelles. Laigle dresse un historique du thème en citant, bien sûr, des auteurs comme Brunner, Galouye ou Zelazny, mais aussi bien d’autres, ainsi que des films et téléfilms. Mais il omet Lovecraft ou Brussolo – curieux ça. L’article est long (28 pages), mais érudit, et fourmille de jolies phrases telle celle-ci : « Le rêve est le langage codé de l’inconscient pour s’adresser à nous ».

Dans la nouvelle du Finlandais Risto Isomäki, La quête, Philip Haggarty (mais est-bien son nom ?), amnésique, va trouver le docteur James Hearle, inventeur de la « machine onirique ». Grâce à elle, le rêve devient lucide, éveillé. Commence alors une longue séquence, expérience onirique extraordinaire, durant laquelle Haggarty déambule dans ses rêves : dans le désert, il se rendra en métro vers New-York du Sahara, rencontrera Charlton Heston, Leonid Brejnev ou une femme-paysage, atterrit en pleine bataille, mais... laquelle ? Un texte fascinant, envoûtant et très bien écrit (ou traduit).

 

La série sur la musique et la SF se consacre à Bernard Parmegiani, élève des deux Pierre (Schaeffer et Henry), décédé en 2013. Jean-Michel Calvez nous fait découvrir l’œuvre de ce pionnier de la musique électronique, en particulier La création du monde (1984), où le musicien « prétend rien de moins que de resituer une bande-son imaginaire de la création du monde ».

Auteur du Fleuve Noir, Peter Randa a droit à une petite étude de Didier Reboussin. L’on signalera aussi la parution du Journal (1970-1986) d’Andreï Tarkovsky, l’immortel cinéaste de Andréï Roublev, de Solaris et de Stalker, paru chez Philippe Rey. Fabrice Leduc reprend la chronique BD d’André Dartevelle et le numéro se termine par un petit hommage à Georges Pierru, fan absolu de SF et « compagnon de toutes les conventions françaises, inénarrable commissaire-priseur de nos ventes aux enchères », disparu fin de cet été.

 

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