Galaxies Nouvelle Série n°9

Auteur / Scénariste: 


Entièrement consacré à une grande figure de la SF française : Michel Jeury. _ Né en 1934, Jeury fut l’un des fleurons de la nouvelle SF issue de mai 68, symbole de cette littérature éclatée, nouvelle et moderne, issue de Ph. K. Dick, très politisée aussi, qui connut un certain succès mais qui fit également fuir bon nombre d’amateurs ’traditionnels’ du genre. Après un passage par le roman spéculatif, puis le roman de terroir, il revint à ses premières amours et fait paraître actuellement May le Monde dans la collection ’Ailleurs et demain’ de Gérard Klein. C’était donc l’occasion toute trouvée de sortir ce numéro spécial.

Il s’entame par quatre nouvelles ’jeuryiennes’, écrites en hommage par tout d’abord Jean-Claude Dunyach, avec Poussière de temps, poussière d’os, six pages émouvantes sur les relations entre un père et sa fille en ’chronolyse’, terme bien cher à Jeury. Dominique Douay, autre fidèle, renoue avec d’autres verbes (Tacatomic !) ou d’autres endroits de son modèle (la Perte en Ruaba) pour nous conter la vie d’un bien curieux Prisonnier en son royaume. Rosée des lianes de Christian Vilà mêle deux héros, Michel H. et Albert J., patronymes transparents, dans une sombre allégorie brésilienne. ’Quatrième mousquetaire’, Sylvie Denis offre, avec Les danseurs de la lune double le récit le plus linéaire, le plus écrit et le plus romantique : comment des enfants américains et russes parviennent à s’entendre sur une Lune soumise à la guerre froide grâce à la musique. Un très beau texte. Suit alors la partie théorique avec deux belles analyses de l’oeuvre du Maître par Dominique Warfa et de Jérôme Lavadou, un joli petit hommage signé de sa fille Dany, un long entretien avec Richard Comballot, fort intéressant et enfin une nouvelle manifestement post-cataclysmique de Jeury lui-même, Ceux d’après, très atmosphérique et toute en dialogues, entre êtres... bien proches et différents.

Après l’indispensable bibliographie, nous quittons Jeury pour aborder les rivages baltiques avec une étude sur la SF estonienne par Laurent Queyssy et un récit amusant et cynique d’Artur Räpp, Estonien bien sûr. Denis Labbé clôt le numéro par un mini essai dédié à Jasper Fforde, auteur comique.

Un numéro très riche et intense donc et qui ravivera aux générations actuelles l’importance de l’auteur du toujours incontournable Temps incertain. Il est bon de se souvenir d’un grand classique devenu.

Type: