Horloge du temps perdu (L')

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S’adressant aux jeunes qui doivent connaître la trilogie « Retour vers le futur », ce roman en reprend, à l’envers, le thème. Puisque Théo, envoyé dans le passé (et plus précisément en 1984, année de sortie du premier film de la trilogie) dans le corps de son père, encore adolescent, n’a pas pour but de veiller à ce que le passé ne change pas (ou, comme le héros dans le deuxième volet, de restaurer le présent après qu’il ait été transformé), mais au contraire de le modifier en empêchant la mort d’une amie de son père. Et, même si ne sont pas traités les problèmes classiques sur les paradoxes, il doit y parvenir sans supprimer sa propre naissance !

L’outil du voyage, qui n’est pas physique comme dans les films, mais plutôt une prise de possession par Théo du corps de son jeune futur père, est une horloge enchantée et l’emploi par Arthur, ami de son père, de sortilèges. Cela rend-il le livre plus fantastique que science-fictif ? La De Lorean du film est-elle moins magique que l’horloge du temps perdu ? Je ne crois pas qu’il y ait une différence réelle. Le problème de la possibilité de changer le passé est traité de la même manière, l’aspect spéculatif de l’histoire n’est pas affecté. Les questions sous-jacentes (par quel miracle la prise de possession par Théo du corps de son père s’accompagne-t-elle de l’acquisition par celui-ci des réflexes et capacités acquises par Théo dans son corps futur, par exemple) sont esquivées de la même manière et celle de la modification du passé est traitée sans que le procédé du voyage y joue un rôle. Bref le thème du voyage temporel reste un thème de science-fiction, même quand on y mèle de la magie.

Alors bien sûr le vieux lecteur que je suis ne saurait avoir pour ce roman les yeux d’un jeune lecteur. Mais je l’ai apprécié, suspendant le temps nécessaire mon incrédulité et ma conviction de l’unicité de l’histoire une fois réalisée. Et je pense que les jeunes l’apprécieront aussi, sans être gênés par les réserves que j’ai signalées...

L’horloge du temps perdu, d’Anne Fakhouri, 189 p., couverture de Xavier Colette, ISBN 978-2-84172634-9, L’Atalante jeunesse

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