Et nous aurons l’éternité

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L’idée des derniers survivants dans un monde en train de crever, où certains imposent les règles écologiques déjà inefficaces parce que trop tardives, et où une élite parvient à conserver des ilots cachés de gaspillage, racontée par une des derniers survivants de l’Ère de l’Insouciance qui attend le moment de rejoindre son mari, déjà incinéré, dans une dispersion des cendres communes, est un thème désormais classique. Ce roman y ajoute l’idée de la disparition de la littérature, au nom des économies de papier et, plus encore, de bases de données numériques. C’est pourquoi l’héroïne, qui obtient un sursis avant l’enfermement dans un hospice en racontant sa vie, mais qui sait qu’il faut en fait intéresser les auditeurs avec des fictions oubliées, va donc s’inspirer des romans oubliés pour se bâtir une vie fictive, tout en essayant de terminer ses mémoires réelles pour une maison d’édition clandestine...

 

À part les clins d’œil au lecteur de ces faux souvenirs dans les interviews, le roman est essentiellement une histoire d’ambiance. Bien enfoncer l’idée d’un monde devenu invivable que, en général, le lecteur a compris dès le premier chapitre. Mais cette dystopie est-elle encore évitable ? Si ce roman, et quelques autres, peuvent nous aider à l’empêcher, il en vaut la peine.

 

Et nous aurons l’éternité, de Catherine Fradier, Au Diable vauvert, 2021, 282 p., couverture de Didier Fontvieille, 18€, ISBN 979-10-307-0443-3

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