Du Roi je serai l’assassin

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C’est l’histoire de Sinan, né à Grenade en 1540, morisque, c’est-à-dire musulman qui feint s’être converti. Il nous raconte son enfance, auprès d’un père brutal, d’une sœur jumelle, Rufaida, qui se veut, toujours, plus douée que lui dans toutes leurs entreprises et d’une sœur plus jeune, Sahar, qui meurt de la brutalité de leur père. Puis Sinan devient en 1561 Simon pour aller avec sa sœur étudier la médecine à Montpellier, où ils seront entraînés dans le début des Guerres de religion et où, en même temps, ils cherchent une pierre magique. Rentrés en Espagne, Sinan et Rufaida participent à une révolte musulmane, puis Sinan, désormais devenu Silas, retourne en France pour s’installer parmi les assassins de Marseille. Dans tout ce long récit, au fur et à mesure des morts de ses amis, Sinan, puis Simon, puis Silas, s’efforce de retenir la violence que lui a enseigné son père...

 

Mis à part quelques appels à la magie, ce roman, comme précédemment Royaume de vent et de colère, est bien plus un « roman historique » où interviennent les croyances de l’époque qu’un roman de fantasy. Et, bien sûr, une réflexion sur ce qui fait un humain, sur la vanité des religions et de leurs luttes, sur l’amour, familial ou sexuel et l’amitié...

 

Les derniers chapitres, après la longue narration par Silas en 1569 de son histoire antérieure, lui font rencontrer en 1600 les héros du précédent roman, ainsi que, pour la dernière fois, Rufaida. Puis, dans l’épilogue, on se demande pourquoi, sinon pour justifier le titre du livre, Ravaillac. Cet épilogue se clôt d’ailleurs sur une lettre de la chancellerie de Louis XIII qui, à mon avis, est la seule part du livre qui soit de la pure fantaisie, vu le masculinisme total de Louis...

 

Du Roi je serai l’assassin, par Jean-Laurent Del Socorro, J’ai Lu n°13575, 2022, 318 p., couverture de Zariel, 8,60€, ISBN 978-2-290-31376-7

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