Dernière fois que j'ai vu Adèle (La)

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"A quel moment précis est-elle tombée de l'autre côté ? Du côté des gens qui deviennent tristement célèbres dans leur immeuble, leur quartier, parce que la photo de leur enfant a été imprimée sur un avis de recherche ? "

Adèle n'a que seize ans lorsqu'elle disparaît. Marion, sa mère, prévient aussitôt la police. Malgré les recherches, elle reste introuvable. Entre l'adolescente et ses proches, les liens se sont distendus et le silence l'a emporté. Moins d'une semaine après sa disparition, un attentat perpétré par Daech au Forum des Halles tue vingt-cinq personnes. Et si Adèle faisait partie des victimes ?

 

Cela commence comme un thriller, une ado qui ne rentre pas, une mère qui se laisse envahir par une panique insidieuse.

Et puis non, finalement, il n'y a pas de crime mystérieux, pas d'abominable tueur. Au contraire, il y a une éventuelle disparition d'Adèle dans un attentat.

Et puis non, finalement, il s'agit encore d'autre chose (que je ne dévoilerai pas, pour ne pas spoiler).

C'est l'écueil majeur du roman : les fausses pistes un peu maladroites ou, en tout cas, trop courtement exploitées pour être efficaces. Un autre problème, qui m'a un peu gâché la lecture, l'intervention de différents protagonistes sur quelques pages. Chacun donne sa vision d'Adèle, mais encore une fois trop vite.

Malgré le portrait émouvant d'une mère à la dérive avec les questionnements qui la torturent sans répit, malgré une écriture très soignée et belle, La dernière fois que j'ai vu Adèle laisse un sentiment d'inachevé, de frustration. Tout va trop vite, Astrid Eliard ne se laisse pas le temps d'installer ses personnages et par ricochet le lecteur n'a pas le temps de s'y attacher. Le roman aurait gagné à plus d'épaisseur, de longueur. Tous les protagonistes, en dehors de Marion, restent des silhouettes un peu transparentes, dont on ne sait finalement pas grand-chose. Il manque le point de vue d'Adèle, la plus insaisissable de tous, surtout à la fin, trop rapide également.

J'ai eu la sensation de lire ce qui aurait pu et dû être un roman magistral mais qui retombe comme un soufflé en voulant aller trop vite.

 

La dernière fois que j'ai vu  Adèle d'Astrid Eliard, chez Folio, ISBN 978-2072921766, prix 7,50 €

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