Démons de Paris (Les)

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Cela n’est pas de la SF, ni à proprement parler du fantastique : c’est du roman historique avec cette part de fantastique et de violation de l’histoire que se permet un Dumas sans aller chercher un alibi « uchronique » ; même si certains personnages ont été ajoutés à l’histoire « réelle », sans oublier les démons, nous ne sommes pas sur une autre ligne de temps, une histoire « alternative », ni dans un univers parallèle, mais dans le Paris du début du 20° siècle qui se modernise peu à peu et attend la Prochaine...

Bien sûr certains personnages comme Fulgence Bienvenue, Gérard Encausse alias Papus, Vladimir Oulianov Lénine, vont vivre des aventures imaginaires, ainsi que des personnages créés de toutes pièces comme le prêtre (à venir) Joseph Sterbine qui discute avec les morts ou la Présidente du Conseil Desnoyelles, l’évèque Grabeuf : nous sommes dans un roman, que diantre. Et quelques démons, dont certains ont su s’incarner, y ajoutent une part de fantaisie, ainsi que les visites dans l’au-delà de certains autres personnages...

Alors il y a quelques détails sur la cohérence de l’histoire, sur le rôle d’un au-delà que l’auteur divise entre paradis, enfer et purgatoire là où j’aurais employé les termes, d’autant plus appropriés que ni Dieu ni Satan n’interviennent, d’Élysée pour la partie « joyeuse », Érèbe pour la partie sombre et Limbes (l’au-delà des juifs pour ceux qui ne sont pas ressuscités au Paradis) pour la partie vide ou sur le scénario qu’on peut discuter. Est-ce vraiment utile ? Nous ne sommes pas dans une étude d’uchronie à regarder comment un changement accidentel pourrait perturber l’histoire. Ici, en dehors des incidents narrés dans le roman, le monde reste celui des livres d’histoire, pas de point de divergence ou de retour à l’histoire « réelle » que nous n’avons jamais quittée... Et les personnages, même empruntés à l’histoire, sont des héros de feuilletons, pas des modèles d’étude socio-psychologique.

Le roman est bien construit, les personnages ne sont fouillés que dans la limite où cette profondeur influe sur l’histoire. Certains ont l’air de changer de rôle comme de robe, d’autres cherchent à approfondir une réflexion. Et l’histoire se complique à loisir, jusqu’au feu d’artifice final...

Les Démons de Paris par Jean-Philippe Depotte, Folio SF 396, 2011, couv. Bastien L, 582 p., cat. F10, ISBN 978-5-07-044129-7

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