BREARD Nicholas 01

Auteur / Scénariste: 

Bonjour, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

Bonjour. Dans la vie civile, je m’appelle Nicholas Bréard et je dirige la communauté d’auteurs Otherlands qui publie de jeunes auteurs de fantastique.

Mais, j’ai aussi d’autres casquettes : je suis connu sous le nom de Tim Corey comme écrivain SFF et sous le nom de Dariodo comme auteur jeunesse.

 

Comment en es-tu venu à l’écriture ?

Comme la plupart des ados, j’écrivais des chansons, généralement assez tristes. A l’âge de 20 ans, j’ai participé à un concours lancé par X-files Magazine. Il s’agissait d’écrire le dernier épisode de la série. Les scénaristes devaient s’inspirer des textes sélectionnés. Mon histoire a été retenue et publiée dans le magazine avec une petite BD pour l’illustrer. Je crois que c’est à ce moment là qu’est vraiment née ma vocation.

 

Comment et pourquoi as-tu créé Otherlands ?

En 1997, j’ai fondé ma première association culturelle sur Chartres – où je résidais à l’époque. Je l’ai baptisée Harfang. Il s’agissait d’exposer de jeunes artistes, principalement des peintres et des sculpteurs. Nous proposions des expositions de proximité dans des endroits inhabituels (fleuristes, coiffeurs...) pour aller à la rencontre d’un public différent. L’art ne devait pas être réservé aux lieux culturels !

En parallèle, j’étais libraire, un métier que j’adorais. J’organisais souvent des dédicaces et des expositions dans la librairie où je travaillais.

En 2005, Harfang a organisé un concours d’écriture ayant pour thème la ville de Chartres. Il a remporté un franc succès si bien que nous avons recommencé l’année suivante. C’est ainsi que j’ai rencontré le premier auteur de ma communauté, Christian Aubin et publié son livre, Le berceau de Zachary. J’ai également découvert que j’adorais lancer des appels à textes. Otherlands est née ainsi. En définitive, c’était la suite logique à ma première association, Harfang.

 

Pourquoi avoir choisi le fantastique ?

Le fantastique offre la possibilité d’écrire ce qu’on veut en toute liberté. Il permet de développer son imaginaire sans restriction. II offre une infinité de possibilités. C’est l’essence même de la création.

De plus, j’ai un côté très sombre que seul le fantastique peut combler.

 

Comment choisis-tu les textes pour Otherlands ?

Il y a plein de façons de choisir ! Souvent, on lance des appels à textes que je dirige. Ces derniers temps, il m’arrive de déléguer cette tâche à un auteur qui proposera un AT selon ses envies et le prendra en charge. Ce procédé permet un melting pot intéressant. Quand tous les textes ont été reçus, les membres du comité de lecture votent pour ceux qui leur plaisent le plus. Ceux qui remportent la majorité sont publiés. Cependant, ceux qui n’ont pas obtenu assez de voix ne sont pas forcément perdus. Je peux choisir de les inclure dans un recueil que je crée en parallèle.

De plus en plus souvent, des auteurs m’envoient librement leurs manuscrits. S’ils conviennent à notre ligne directrice, nous les publions.

Otherlands comprend plusieurs collections. Certaines dédiées à des textes très noirs, d’autres à des récits plus légers. Depuis peu, nous publions également des histoires pour enfants et adolescents.

 

Dans quelles conditions préfères-tu écrire ?

Avant, j’aimais bien écrire le soir, après mon travail. Maintenant, j’écris davantage l’après-midi. Je ne suis pas du matin (Rires).

Le plus souvent, je m’installe au calme, à mon bureau avec un thé. Je ne supporte pas la musique quand je travaille sur un texte ; il me faut le silence absolu. En revanche, je peux écouter un morceau ou deux avant, pour trouver l’inspiration.

Quand je commence une nouvelle, il faut que je la finisse dans la journée ; c’est compulsif. Je ne m’autorise rien d’autre, aucune sortie.

 

Quels sont tes livres préférés ? Ceux qui t’ont déçu ?

Je suis un fan inconditionnel d’Alice aux pays des merveilles. A mon sens, l’univers de Lewis Caroll est le paroxysme du fantastique. D’ailleurs, je collectionne cet ouvrage dans toutes les éditions que je trouve !

J’aime aussi Wyndham et Matteson (surtout ses nouvelles). Ça peut paraître étrange mais j’aime moins les auteurs plus plébiscités tels que Masterton ou Lovecraft. Cependant, certains textes de Lovecraft me plaisent énormément, mais surtout les moins connus. C’est dans le but de faire connaître ces récits de grands écrivains oubliés qu’ Otherlands publie les Tales from the Past.

La plupart du temps, je lis de petits auteurs pour les encourager ou essayer de trouver une pépite. Quand on prend ce genre de risques, on peut être déçu.

Je compulse également des ouvrages scientifiques pour y faire des recherches et trouver matière à écrire.

 

Et pour ce qui en est des films ?

Les films, c’est différent. Je ne regarde pas beaucoup de fantastique. Je préfère les comédies. Il faut bien se reposer de toute cette noirceur de temps en temps !

Je suis fan de Bette Midler et de Louis de Funès. J’aime aussi les anciennes séries télé des années 50 aux années 80. J’ai même travaillé pour un site qui testait les DVD avant leur commercialisation.

En fait, je vis dans le passé. Peu de choses actuelles trouvent mon approbation.

 

Un genre musical préféré ?

J’adore les anciens albums de Mylène Farmer. Les textes et la musique sont tristes à souhait. J’aime moins ce qu’elle fait maintenant.

J’écoute aussi beaucoup de pop anglaise sucrée, principalement des années 80 ; la fameuse époque SAW, pour les connaisseurs

 

Quels sont tes principaux traits de caractère ?

Tu ne devines pas ? (Rires). Je suis assez têtu. On peut même dire que j’ai mauvais caractère. Je suis bélier de signe astrologique : un fonceur un peu buté !

En revanche, je suis toujours prêt à aider ceux que j’aime. Pour moi l’amitié est la chose qui compte le plus. Plus que l’amour, je dirais.

 

Quelles sont tes autres passions ?

Là encore, tu vas dire que je vis dans le passé ! Je collectionne les jouets anciens, surtout ceux en rapport avec ma jeunesse – je suis un nostalgique de mes jouets perdus – et j’en achète régulièrement (mon bureau et mon garage en sont pleins!). J’adore les comics et j’en collectionne les produits dérivés, mais spécialement ceux de DC et plus particulièrement de Wonder Woman.

Je prends un grand plaisir à jardiner. J’aime le côté reposant de la nature. Par exemple, cet été, j’ai récolté des larves de coccinelles sur les arbres près de chez moi et je les ai gardées quelques jours dans un vivarium aménagés pour elles. Une fois écloses (avez-vous déjà vu une coccinelle en train de naître ? C’est magique !), je les ai relâchées au milieu de mes rosiers... en dix minutes elles s’étaient toutes enfuies ! Tant pis, c’était une belle expérience !

 

Quels sont tes projets éditoriaux et personnels pour l’avenir ?

En ce qui concerne Tim Corey, il va bientôt publier un recueil qui regroupera ses 84 premières nouvelles, plus 16 inédites, dans un volume intitulé « The Complete Tales »

Chez Otherlands, beaucoup de choses sont en préparation : l’anthologie Gaslight devrait sortir à l’automne, suivie par Créatures 2 et les Belles histoires. L’Appel à Textes Pendant que le loup n’y est pas est repoussé à 2016 car nous n’avons pas encore assez de nouvelles. C’est peut-être l’occasion pour les lecteurs de Phénix d’y participer.

Nous lancerons bientôt un concours d’écriture rapide avec des publications à la semaine sous forme d’ebook pour les vainqueurs, puis en format papier tous les six mois.

Otherlands va aussi créer sa version 2.0 : un univers où tous les protagonistes sont destinés à se rencontrer. Chaque auteur pourra piocher dans les personnages des autres pour créer une histoire inédite. Par exemple : le détective privé de tel texte mène l’enquête avec le loup-garou de tel autre. Les possibilités sont infinies ! Pour vous aider à y voir plus clair un « fictionnaire » sortira en 2016.

L’année prochaine vous réserve plein d’autres surprises mais je ne vais pas tout vous dévoiler maintenant sinon ce ne serait pas drôle !

 

Si tu avais une baguette magique, quels vœux formulerais-tu ?

Pour Otherlands, je voudrais que chaque écrivain puisse être lu et publié sans qu’il soit question d’argent. L’argent n’est pas mon but. Je veux seulement que les bons textes soient diffusés au plus grand nombre, en toute simplicité.

Sinon, j’aimerais vraiment pouvoir aider ceux qui souffrent près de moi, dans mon pays, notamment les personnes âgées. Je trouve que le sort qui leur est réservé en France est intolérable. J’aimerais tant faire plus pour eux, créer une maison de retraite où ils ne manqueraient de rien, surtout pas d’attention.

 

Un site ou un blog où nos lecteurs pourraient te suivre ?

Ouh là ! Il y en a plusieurs. D’abord le site Otherlands lui-même où vous retrouverez toutes nos infos: http://welcometootherlands.wix.com/otherlands

Vous pouvez aussi nous suivre sur facebook. Le groupe Otherlands, les appels à textes est dédié aux auteurs : https://www.facebook.com/groups/730272967031570/?fref=ts

Mais il y a aussi la page Otherlands destinée à tous : https://www.facebook.com/welcometootherlands?fref=ts

En ce qui concerne mes travaux d’écriture, vous pouvez les suivre sur le groupe de Tim Corey : https://www.facebook.com/groups/519101061482614/?fref=ts

 

Quelques mots pour finir ?

Tout d’abord, j’aimerais remercier Phénix-Web pour m’avoir accordé cette interview mais aussi ceux qui ont lu mon témoignage. Je remercie également Johanna Almos pour cet agréable moment en sa compagnie et son fameux thé aux épices.

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