Traité des supplices (Le)

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C’est la terreur, cette époque trouble et troublée qui suit la Révolution et précède la montée de Bonaparte.

Alors que Robespierre a eu l’occasion de tâter de la guillotine dont il fit un usage immodéré, la populace se réjouit de voir disparaître les potentats locaux.

4 Lyonnais sauvent les têtes des gardiens de la prison des Recluses, anciennement lieu de détention arbitraire. Et ils y découvrent l’horreur : des traces de torture, des corps mutilés.

L’abbé La Madelle, le juge Pilar, l’avocat Chalais et le docteur Müller font le serment de trouver le monstre qui étudie l’effet de la douleur sur l’humain : leur cible est Fouché, dictateur et asservisseur de Lyon.

D’un autre côté, Marie-Adélaïde Lenormand, cartomancienne (que la postérité connaîtra par son jeu de cartes de divination) a des visions concernant ces faits et se sent liée au groupe. Un lien dont la force la mènera au delà de l’acceptable.

Et tout l’art du livre est de nous mener sur de fausses pistes, jusqu’au bout d’une horreur sans nom que les mots ne font que grandir. J’ai beaucoup de mal avec la violence gratuite, plus encore dans les livres que dans des séries assez glauques comme « Millénium ». Le poids des mots, comme l’utilise un célèbre hebdomadaire, est terrible et j’avoue avoir bloqué mon imagination lors des descriptions des séances de torture : prendre les mots pour des mots et ne rien imaginer.

Mais je reconnais à Nicolas Bouchard un art de la description dans sa crudité, un panorama assez éprouvant de cette période de l’Histoire (non, non pour rien au monde je ne voudrais vivre dans un autre siècle) et au final, de l’innommable et de la surprise…

Rien de « fantastique » sauf si on croit à l’incarnation du diable plus qu’à la folie humaine mais un thriller haletant, tout collant d’humeurs et de douleurs, qui marque la mémoire.

Le traité des supplices par Nicolas Bouchard, illustré par "Le cauchemar", une peinture de Fussli, Belfond

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Commentaires

Je vois le genre de livre même si je ne l’ai pas lu. Un peu, peut-être, comme le marquis de Sade même si je ne l’ai pas lu non plus. Moi je suis branché Lovecraft. Lui, quelque part il torturait aussi ses lecteurs avec ses romans de dark fantastique :) Enfin c’est plus mon dada :) Carl.

Je ne pense pas que mon roman se rapproche du marquis de Sade : lui se plaçait plutôt du côté des bourreaux, tandis que moi, je m’intéresse plus au point de vued des victimes. Vous pourrez en juger dans mon prochain roman (à paraître en 2012)puisque justement, la sibylle y rencontre le marquis !