Histoire d'un soir et autres épouvantes

Claude Bolduc, s’il est utile de le rappeler, est un auteur québécois qui a rassemblé dans ce recueil 7 textes, 7 nouvelles fantastiques qui avaient fait préalablement leurs preuves, puisqu’elles ont été publiées dans un premier temps dans des revues, dont le mythique Solaris, ou ont reçu des prix. Donc, c’est du premier choix qu’il nous offre là, dans une trame que l’on peut qualifier de « nocturne », ou du moins vespérale si l’on se réfère au titre du recueil.

Mais de nuit il est de toute façon question, dans ce voyage que constitue le fil des histoires, où Claude Bolduc tisse ce fantastique qui lui est propre, et sans doute particulier, mêlant le profane et le religieux traité de façon savoureusement iconoclaste, la magie et le sexe qui relève à l’occasion de cette dernière.

Nous trouvons dans ces nouvelles un panorama de l’insolite, avec une ambiance et une certaine décontraction nord-américaine dans l’écriture, qui caractérisent souvent quelques nouvellistes d’outre-atlantique. C’est à dire l’art de raconter une histoire de tous les jours, du quotidien de votre voisin de palier, pour au final aboutir à une situation extraordinaire qui se substitue au banal. Et dans un tel contexte, le fantastique devient insidieusement, et j’oserai presque dire, dangereusement crédible.

Rapport ambigu et morbide dans Histoire d’un soir, jusqu’à la rencontre de deux destins pour le meilleur ou le pire d’une errance dans des quartier chauds dignes d’un film des années 30 dans Harmonie.

Avec Communion, nous sommes bousculés et l’on ne s’en plaint pas, dans cette histoire qui nous plonge aux tréfonds d’un couvent et de l’âme humaine.

Avec Œillades nous ne le sommes pas moins, et la sueur froide coule peu à peu jusqu’à devenir glacée à la fin. Nocturne nous permet de nous reprendre un peu avec une pincée d’insolite qui ne nous laisse pas deviner la fin aussi imprévisible que possible.

Que vous dire de Vieilles peaux ? Que l’auteur y est allé assez fort. Bon, déjà le titre est tout un programme, mais commencez l’histoire et vous verrez…Enfin, il faut s’accrocher. C’est l’histoire du miroir, mais pas aux alouettes, encore que…

Et avec la dernière nouvelle, et la plus longue, Toujours plus bas, ben…il y a comme du vaudou dans l’air, et pas du plus tendre !

Bon, je ne vais pas déflorer davantage ces histoires…à vous de lire maintenant ! De vous laisser happer par la petite musique de nuit de Claude Bolduc, ou plutôt sa grande Histoire d’un soir et autres épouvantes…brrr

« Histoire d’un soir et autres épouvantes » de Claude Bolduc, Éditions Vents d’Ouest, 151 pages.

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 Claude Bolduc

 Vents D’Ouest