Exultant, Les enfants de la destinée

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25000 ans après Jésus-Christ, l’humanité dans la diversité de ces évolutions...

L’humanité toujours en guerre. Une guerre millénaire pour la conquête de la galaxie, une guerre contre un ennemi méconnu, inconnu, une guerre qui est un moteur de l’économie, de la survie… Une guerre qui est le début et la fin de tout…

Dans ce roman touffu mais dont on sort époustouflé par le voyage et les diverses dérives d’étoiles en étoiles, d’évolutions en révolutions, nous suivons quelques enfants-soldats.

Car l’humanité à travers son gouvernement, la Coalition, a fait le choix de la guerre pour s’imposer. Pour la guerre, toutes les énergies ont été mobilisées à commencer par un programme de sélection génétique dont le terme ultime et sans espérance est l’enfant-soldat. Même plus le temps de vivre qu’il faut déjà mourir.

L’humanité n’a plus grand-chose d’humain sauf pour ceux qui détiennent le pouvoir. Enfin en apparence.

Les espaces-temps se chevauchent et les paradoxes temporels ne s’effarouchent plus. Ainsi vous pouvez vous rencontrer à d’autres moments de votre vie.

Il a bien fallu résoudre ce problème d’interaction dans le cours de l’histoire. Vous et votre « clone » du futur, ou vos clones du futur êtes punis pour tout délit de l’un ou de l’autre. De toute façon, la punition ressemble de très près à la vie ordinaire : c’est une vie très courte.

Pour survivre en nombre, il a fallu choisir des priorités : une vie courte, la transmission des gênes les plus efficaces pour la guerre, la satisfaction des besoins élémentaires. Une vie qui ne laisse aucune place à autre chose que la conquête.

Donc depuis des millénaires, les enfants-soldats vont à la guerre contre les Xeelees dont on ne sait rien. La seule communication engagée avec eux, c’est la guerre.

Juste parce qu’ils sont là sur le chemin des étoiles et entravent l’expansion de l’humanité. Heureusement qu’il y a quelques éléments subversifs pour mettre à mal le programme de la Coalition. D’abord, c’est une boucle dans le temps qui nous permet de suivre le chemin d’un même individu et de ses amis.

Et là, ces quelques éléments subversifs vont en attirer d’autres et mettre leur grain de sel ou de sable dans les rouages du temps et de la Coalition. Les dogmes sont mis à mal derrière la face cachée des planètes. Nos héros ouvrent les yeux sur d’autres perspectives de vie. Ils croiseront les personnages de Coalescence, enfin leurs descendants. Et tous ces personnages deviennent des compagnons à travers notre lecture.

Vous me direz, ce n’est jamais qu’une autre guerre des étoiles…

Mais non, il y a longtemps qu’un bouquin ne m’a pas fait cet effet. Enfin une épopée galactique. Le dernier, c’était Peter F. Hamilton avec « Rupture dans le réel ».

Tout le côté hard science, je l’ai absorbé comme un poème… Il faut dire que je suis nulle en physique… Mais Stephen Baxter a fini par me faire croire que je pouvais ressentir, appréhender l’immensité de l’univers…

La destinée de nos héros remet en perspective nos petites vies humaines, de petits points dans l’espace-temps… Et ce pourquoi nous nous accrochons à des philosophies, des croyances, des mythologies rien que pour survivre sans brûler nos neurones en incandescence de désespoir.

Dans ce roman, il y a un foisonnement d’idées, de réflexions, de prospections… Sans oublier l’essentiel : il faut aller au-delà des apparences, traverser le voile de ce qui apparaît comme réel et ne l’est peut-être pas.

Et puis l’évolution, la diversité des évolutions possibles…

J’étais si fascinée par cette lecture que, contrairement à d’habitude où je dévore les livres, je l’ai grignoté soir après soir, en fermant les yeux de temps en temps, jouant avec les phosphènes kaléidoscopiques sous mes paupières. C’est rare qu’un livre vous emporte si loin de vous, qu’on puisse s’oublier.

Bon, c’était comme une transe hallucinante parfois.

Et dans le même temps, ces 528 pages se lisent en fluidité…

J’attends la suite… Parce que je m’attendais bien à être étonnée mais là…

Il y a deux autres opus, « Transcendent » et « Resplendent »

Et bravo au traducteur Dominique Haas qui a su transmettre l’épopée avec talent.

« Exultant » devrait provoquer une lecture jouissive, en allégresse c’est-à-dire vous faire exulter.

A lire absolument !

Stephen Baxter, Exultant - Les enfants de la destinée, Traduction : Dominique Haas, Illustration : Gundee Vasan, Presses de la Cité

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