Trames

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Un nouveau livre de Iain M. Banks est toujours un événement, surtout si celui-ci fait partie du cycle Culture. Trames vient s’ajouter aux six précédents livres du cycle et peut être considéré comme un des meilleurs de ce cycle.

L’histoire se passe sur Sursamen, un monde gigogne construit il y a plusieurs milliards d’années par les Involucra, une race qui a depuis longtemps disparu. Sursamen est un monde composé de différents niveaux, qui possèdent chacun leur propre soleil artificiel. Niveaux sur lesquels vivent des races dont l’atmosphère peut être liquide ou gazeuse. Ces différents niveaux sont reliés entre eux par de gigantesques tours qui abritent des puits permettant le passage d’un niveau à un autre. On apprend que 4000 mondes gigognes ont été créés autour de la galaxie et qu’il n’en reste plus que 1200. Les autres ayant été détruits par les Ilns. La Culture semble toute petite par rapport à la civilisation galactique qui a créé ces mondes gigognes dans un lointain passé.

Le huitième niveau de Sursamen est occupé par les Sarles et les Deldeines, peuples humanoïdes qui se font la guerre avec des armes primitives. L’épée est l’arme classique et le revolver vient de faire son apparition. Derrière ces races se cachent des races mentors qui pour arriver à leur fin influencent délibérément les races inférieures .

Au moment où l’histoire commence, nous suivons Ferbin, un des trois enfants du roi Hausk, qui après avoir évité la mort s’est réfugié dans une maison non loin du champ de bataille. Il va assisté à l’arrivée de son père gravement blessé, qui se fera tué par Tyl Loesp, son bras droit. Mais Ferbin qui n’a pas révélé sa présence va assister à la mort de son père. Tyl Loesp fera passer sa mort pour une conséquence logique de la bataille qui s’est terminée en faveur des Sarles. L’homme veut régner sur le niveau 8 de Sursamen, et pour cela il a besoin de tuer les héritiers du roi Hausk, c’est-à-dire Ferbin, son frère Cadet Oramen et leur sœur Djan Seriy Anaplian. Ferbin, qui est majeur, peut prendre la place de son père sur le trône, mais plutôt que de revenir au palais où il est certain de se faire tuer, il préfère fuir en compagnie de son fidèle compagnon Choubris Holse. Son but est de retrouver un ancien ami de son père qui fait partie de Circonstance Spéciale, avec l’espoir que ce dernier l’aidera à chasser le tyran du pouvoir.

Oramen, le second fils du roi, ignore que son père à été tué par Tyl Loesp, et ne voit en ce dernier que le régent qui assure la transition tant qu’il n’a pas atteint l’âge pour régner. En attendant Oramen se consacre à l’exploration de la cité sans nom. Il exhume un sarcophage vieux de plusieurs millions d’années vers lequel tous les regards de Sursamen se retournent. Surtout ceux des Octes (les mentors des Sarles) qui pensent que le sarcophage contient un Involucra. Comme ils se croient les dignes descendants de ceux-ci, ils estiment que le sarcophage leur revient. Et c’est toute une flotte de vaisseaux Octes qui vient se mettre en orbite autour de Sursamen.

Et puis il y a Djan Seriy Anaplian, la sœur, qui a quitté les Sarles depuis une quinzaine d’années, et qui est entretemps devenue un agent de la Culture et de Circonstances Spéciale en particulier. Quand elle a entendu que son père était mort, elle n’a eu qu’une envie, revenir sur Sursamen pour honorer sa mémoire.

Trois vies, trois trames que le lecteur va suivre tout au long des pages. Dès les premières Iain Banks plonge le lecteur au cœur de l’action. On s’attend à ce que ce rythme soit soutenu, mais il n’en est rien. Banks a décidé de nous faire visiter la Culture en cinémascope et Technicolor comme lui seul sait le faire. A travers trois trames différentes, il nous entraine dans la galaxie. Que ce soit sur Sursamen le monde gigogne, sur un vaisseau de la Culture ou sur un monde-nid des Morthanveldes, Banks continue à nous surprendre. A partir de la découverte du sarcophage, l’histoire s’anime à nouveau et l’action prédomine jusqu’à la fin du livre, puis se termine de manière inattendue face à une menace qui met en danger Sursamen. Le livre contient un épilogue dans lequel on retrouve Choubris Holse longtemps après les événements du livre. Il nous laisse deviner le dénouement de l’histoire.

L’image qu’on a de la Culture n’est plus tout à fait la même que celle qu’on avait précédemment. Malgré son étendue et sa diversité, la Culture est en contact avec des civilisations aussi développées qu’elle, voire plus développées dans un lointain passé. On apprend aussi que certaines races ont une autre race comme mentor qui elle-même a une autre race comme mentor, etc.

A noter qu’il y a quelques personnages et lieux originaux : un avatoïde avatar d’un mental de vaisseau de la Culture, un drone qui s’est téléchargé dans un missile-couteau en forme de vibromasseur, un Iln tueur de monde gigogne, des vaisseaux qui ont des noms à coucher dehors et un nombre de personnages secondaires tel qu’il vaut mieux ne pas les retenir (d’où l’intérêt de l’appendice en fin de livre).

On trouve en fin de livre l’article « Quelques notes sur la Culture » écrit par Iain Banks, qui était précédemment disponibles sur le Web mais en anglais.

Trames est un excellent livre sur la Culture.

Iian M. Banks, Trames, Traduction : Patrick Dusoulier, 600 p., Robert Laffont

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