Avatar

La planète au trésor

Les conquérants d’un nouveau monde

L’action se déroule en 2154 sur Pandora, une lointaine planète située à un peu moins de 5 années-lumière de la Terre. Cela fait déjà 30 ans que les humains y ont établi la première colonie minière pour y extraire de l’unobtanium, un minerai très rare qui permettrait de résoudre la grave crise énergétique faisant rage sur Terre et fait la richesse de gros consortiums industriels privés, au mépris du bien-être des autochtones vivant sur Pandora depuis plus de 10.000 ans, les Na’vis.
Comme l’atmosphère de cette planète gazeuse est extrêmement toxique pour les humains, des scientifiques ont créé le Programme Avatar leur permettant de se déplacer en toute liberté sur la surface de la planète sans avoir à revêtir des combinaisons spatiales qui contraindraient leurs mouvements. Ce programme consiste à utiliser des avatars qui sont des hybrides créés à partir d’une manipulation génétique consistant à croiser de l’ADN humain avec celui des Na’vis. Le corps de l’avatar est ensuite commandé télépathiquement à distance par son “pilote” humain.

La recrue

Jake Sully, un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant, a été recruté pour remplacer au pied levé son frère jumeau, un brillant scientifique qui devait se rendre sur Pandora mais est malheureusement décédé peu de temps avant. Jake est désormais le seul à pouvoir piloter l’avatar de son frère puisque leur ADN est identique.
En raison de son passé de Marine ayant vaillamment combattu dans un récent conflit armé, il est contacté dès son arrivée sur Pandora par le Colonel Miles Quaritch, le responsable de la sécurité de la base humaine de Hell’s Gate située sur Pandora, pour qu’il lui serve d’espion lors de ses explorations scientifiques sur le terrain afin de lui rapporter les moindres faits et gestes des Na’vis. Jake n’est pas très enthousiaste à l’idée de jouer en secret les espions mais la promesse - retrouver l’usage de ses jambes s’il accepte -, lui fait changer d’avis.

Les rebelles de la forêt

Sous sa forme d’avatar, Jake doit tout d’abord s’habituer à son nouveau corps. Alors qu’il est en train d’explorer la forêt luxuriante de Pandora, Jake est séparé du reste des autres avatars qui l’accompagnent lorsqu’ils se font attaquer par de redoutables animaux extraterrestres. C’est alors qu’il est sauvé in extremis par l’intervention de Neytiri, une belle et courageuse chasseuse Na’vi appartenant au clan des Omaticayas. Leur première rencontre est assez conflictuelle car la jeune femme ne voit en lui, même sous sa forme d’avatar, que le symbole de la mentalité brutale des humains qui n’hésitent pas, rien que par cupidité, à détruire leur faune et leur flore tout en menaçant également l’existence de son peuple.
Comme ses semblables, Neytiri ne comprend pas pourquoi les humains maltraitent la Nature, qui est pour eux une chose sacrée et avec laquelle ils entretiennent un lien très étroit. Au-delà de l’ignorance de Jake vis-à-vis de tout ce qui l’entoure, Neytiri discerne toutefois en lui quelque chose qui l’attire. Il est alors accueilli par son clan puis, après diverses épreuves et phases d’initiation auxquelles il doit se soumettre, il va apprendre à devenir un des leurs. Au fil du temps, Jake en vient à apprécier le mode de vie des Na’vis et il finit par trouver sa place parmi eux tandis que l’animosité qu’éprouvait Neytiri au début à son égard se transforme progressivement en véritable amour. Lorsque le Colonel Quaritch décide d’attaquer les Na’vis pour détruire leur “Arbre des Âmes”, Jake (qui, en tant qu’ancien Marien, place l’honneur et le sens du devoir par-dessus tout) va devoir choisir son camp (entre défendre ce qui lui paraît juste et mener à bien la mission qui lui a été confiée) au cœur d’une bataille épique qui va sceller le destin de Pandora.

Dans la peau de Jake Sully

Pour arriver à concrétiser cet ambitieux projet dont il avait déjà écrit le récit de base dès 1995, Cameron aura, non seulement, dû attendre que la technologie progresse en matière d’animation numérique ainsi que de 3D Relief mais aussi mettre au point de nouvelles techniques de tournage : un nouveau système de captation des mouvements utilisant une caméra placée juste devant le visage des acteurs afin d’enregistrer, avec une extrême précision, les moindres nuances de leurs expressions faciales, la création de la Simul-Cam qui a permis d’intégrer en temps réel des personnages et des décors en images de synthèse dans les scènes du film tournées en prises de vue réelles sur le moniteur de la caméra Fusion qu’il avait antérieurement mise au point avec Vincent Pace.
Le résultat de la combinaison simultanée de ces divers avancées technologiques laisse du coup très loin derrière les autres films tournés ces dernières années en Performance Capture (Le Pôle Express, Beowulf, Le Drôle De Noël De Scrooge) et place le spectateur dans la peau de Jake Sully ainsi que dans celle de son avatar tout en l’immergeant au cœur de la foisonnante planète Pandora.

Avant d’entamer le long et fastidieux tournage, il aura tout d’abord fallu imaginer puis concevoir le vaste écosystème extraterrestre de Pandora (avec sa faune et sa flore) et tout ce qui concerne les Na’vis (leur apparence, leurs vêtements et accessoires, leur habitat et mode de vie, leur armement, leurs us et coutumes, leur langage…) ainsi que le futur des humains puisque l’action se déroule en 2154. Si plusieurs sociétés d’effets spéciaux ont œuvré sur le film (dont ILM, Framestore, Hybride ou encore BUF), le plus gros du travail a été effectué par l’incontournable WETA Digital tandis que WETA Wokshop s’occupait de créer puis de fabriquer toutes les armes utilisées par l’armada humaine.


Si l’aspect technique est effectivement novateur pour l’extrême réalisme des créatures de Pandora (qu’il s’agisse des Na’vis, des avatars ou de la faune) qui y vivent ainsi que les diverses émotions qu’elles dégagent et que l’expérience cinématographique vaut incontestablement le coup d’être vécue en 3D, on ne peut malheureusement pas en dire autant du fond car le scénario ne fait que nous raconter un récit des plus classiques, transposé dans le futur sur une lointaine planète et qui, de plus, s’inspire largement de nombreux films et téléfilms plus ou moins récents (ex : Le Château Dans Le Ciel pour les montagnes flottantes, Dinotopia pour l’apprentissage consistant à dompter un Banshee…) en y rajoutant un discours écolo, histoire d’être dans l’ère du temps. Certains y verront une métaphore de la conquête de l’Ouest avec les charges de la cavalerie et le massacre des Indiens avec que des références à des films comme Little Big Man ou Le Dernier Des Mohicans tandis que d’autres feront le parallèle avec la guerre en Irak (l’occupation des troupes alliées et la tentative de main basse sur le pétrole), plus particulièrement lors de l’affrontement final entre les forces militaires humaines et les Na’vis que ce soit au sol, à dos de Direhorse (l’équivalent du cheval Na’vi), au corps à corps, à l’intérieur d’un Ampsuit ou encore dans les airs.

Avatar

Réalisation : James Cameron

Avec : Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Michelle Rodriguez, Giovanni Ribisi, Joel David Moore, CCH Pounder, Wes Studi, Laz Alonso

Sortie le 16 décembre 2009

Durée : 2 h 41