Akiloë ou le souffle de la forêt

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La transformation d’un jeune « Indien » d’une tribu primitive guyanaise en astronaute peut passer pour un roman de littérature dite générale, dans la mesure où elle se passe dans le monde contemporain et présente une vision assez caricaturale de la Guyane et des administrations françaises. Mais cette spéculation sur ce qui différencie un humain « primitif » d’un humain « évolué », cette réflexion sur la mutation mentale du personnage, si ce n’est pas de la « fiction spéculative » (SF selon Heinlein), alors celle-ci n’existerait pas.

 

Akiloë est l’un des rares survivants d’un village ravagé par une épidémie apportée par des visiteurs venus de Métropole. Quand son père puis l’autre épouse de son père disparaissent à leur tour, Akiloë et sa mère se réfugient auprès de colons français. Puis Akiloë sera pris en charge par un réfugié polonais, physicien reconverti dans la restauration. Peu à peu, il découvre les règles de la modernité dans un pays où, il est vrai, celle-ci tient davantage d’une illusion de supériorité chez les colons et de la résignation des indigènes. Passionné par la conquête de l’espace, dont la base de Kourou semble être une vitrine, il va parvenir à se faire accepter comme candidat spationaute...

 

Ce roman est donc, comme souvent, l’histoire d’une initiation. Peut-on arriver aux étoiles en partant de la jungle ? Philippe Curval en est convaincu et nous le montre, dans la mesure où un roman peut montrer ce que serait le comportement d’un homme réel confronté aux mêmes circonstances.

 

Je veux croire que, avec le génie des écrivains souvent plus perceptifs que les psychologues et ethnologues professionnels, il a raison. J’attends donc de voir la réalité réaliser ce merveilleux projet d’un « sauvage » guyanais dans les étoiles.

 

Akiloë ou le souffle de la forêt, de Philippe Curval, La Volte, 2015, 471 p., couverture de Philippe Curval, 18,5€, ISBN 978-2-37049-008-7

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