Ahriman

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Quand la ville de Toulouse devient l’épicentre de la lutte du Bien contre le Mal…

Un dérèglement climatique aussi brutal qu’inexpliqué plonge la ville rose dans une alternance de canicule et de refroidissement, de tempêtes de pluie, de vent et de neige. C’est dans ce contexte que le lieutenant de police Eliot Benin est appelé à enquêter sur des crimes particulièrement abjects, évoquant des meurtres rituels particulièrement sanglants. Sur place, la présence aussi incongrue qu’inexplicable de traces de sabots de cheval...

Ahriman, qu’est-ce que cela, me direz-vous ? En quelques mots, il s’agit d’une déité personnifiant le mal dans la religion zoroastrique (Zarathoustra…). Assez habilement, l’auteure en fait un personnage de première importance dans son roman, et plus particulièrement, un livre qui est censé le personnifier et qui est en quelque sorte l’évangile du Diable. Toute sa genèse est ainsi dévoilée, ses apparitions et disparitions au nez et à la barbe de l’église catholique, l’auteure allant jusqu’à le citer comme faisant partie du supposé trésor de l’Abbé Saunière.

La construction du roman, alternant les points de vue, celui, central du lieutenant Bénin, et celui des autres intervenants, rend l’ensemble dynamique et sans temps mort. Les passages italiques qui concernent un mystérieux individu dont il faudra attendre la fin pour découvrir l’identité, m’ont rappelé par leur construction la mécanique des ouvrages de Dan Brown. Le dosage entre fantastique et polar plus classique est plutôt bien réussi, j’avais déjà pu apprécier la facilité avec laquelle Gwenn-Aël se fondait dans son histoire lors de la lecture de son précédent roman, Les mutilés, également paru chez Evidence. J’avoue juste avoir regretté un peu le développement de certains personnages : le lieutenant Eliot Bénin est de facture assez classique des romans policiers (divorcé, en conflit avec son ex-femme, ne voit pas sa fille et croule sous le travail), il n’en demeure pas moins attachant. La légiste Nathalie aurait mérité un peu plus de « présence », comme  l’adjointe Julie. L’antagonisme entre Bénin et le procureur Montier fait un peu caricatural. Quelques petites répétitions de ci, de là, auraient pu être supprimées pour alléger l’ensemble, mais ne nuisent pas à la lecture du roman, qui, sans en dévoiler la totalité de l’intrigue, se conclut sur une fin que j’ai particulièrement appréciée, loin cette fois des standards de ce genre de livre. Pour moi, elle rend la trame de l’histoire encore plus intéressante, et plus forte. Si vous êtes amateur de roman fantastique à l’ambiance ésotérique, n’hésitez pas, je pense que vous serez d’accord avec moi en refermant le livre.

Je remercie les éditions Evidence pour leur confiance.

Ahriman - Gwenn-Aël - Evidence Editions - 2020 -version ebook.

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