ANTHOLOGIE

La belle illustration de couverture de Pierre Le Pivain fait déjà s’envoler le lecteur vers ce monde mythique qu’est Mars : une grande faille rouge, un visage sculpté, un vaisseau, une base illuminée… Mars du passé, Mars du futur se chevauchent. Telles seront aussi les douze nouvelles retenues, qui couvrent, tous styles confondus, les nombreux fantasmes qu’évoque la planète rouge depuis E. R. Burroughs ou H. G. Wells.

Il s’agit du choix des meilleures nouvelles reçues pour un appel à textes lancé par l’association Forgesonges, nouvelles qui devaient répondre au thème annoncé dans le titre : On a marché sur... Oui, mais, sur quoi ? Sur un autre monde ? Sur un être bizarre ? Sur un mystère ?

Si l’édition 2011 s’était avérée remarquable, la suivante marquera moins les esprits. Passons sur Origo de Bordage, pâle resucée du Voyage fantastique d’Asimov, sur Fae-Space de Sara Doke, fantasy multiculturelle, L’Observatrice de R. C. Wilson, qui se déroule à Palomar, ou même sur La finalede Nancy Kress, qui analyse un cas de monomanie extrême. La Chose du lac, de la Suissesse Laurence Suhner, est plus ingénieux, et surtout très bien écrit : dans un hôtel, sur le lac Léman, a lieu un vol de diamants sur fond d’apparition du Kraken.

Jolie petite anthologie destinée à la jeunesse, partant d’un excellent sentiment didactique. Sa brièveté même la rend hélas un peu bancale : deux textes antiques, deux grands classiques puis six contemporains. En portique, un extrait de L’Epopée de Gilgamesh, le plus ancien texte de mythe à notre connaissance, puis un autre de Lucien de Samosate, l’auteur de la célèbre Histoire véritable, premier récit de SF : ici, Lucien nous relate les aventures de… l’apprenti sorcier (Goethe n’a rien inventé).

Au sommaire de cette année, après une préface de Roland Lehoucq et Ugo Bellagamba sur les « Origines » :  Pierre Bordage, avec « Origo », voyage vers les origines de l’univers.  Sara Doke, avec « Fae Space », qui réintègre le « petit peuple » dans le space opera.  Robert Charles Wikson et son « Observatrice » qui reflète d’une façon surprenante la Sentinelle d’A.C. Clarke.  Nancy Kress, avec « La finale », sur un obsédé de la concentration totale qui, d’une certaine manière, repose le même problème que « L’une rêve, l’autre non » sur les possibilités d’un usage amélioré du cerveau.

Anthologie de science-fiction consacrée aux grands espaces. Elle est proposée par Jeanne-A. Debats et Jean-Claude Dunyach et est éditée par Griffe d’encre. Les huit textes vont sensiblement dans le même sens. Après lecture, j’ai trouvé cette anthologie bien équilibrée mais pas sans défaut. Dommage que les deux anthologistes aussi auteurs de science-fiction ne proposent pas un de leurs propres textes. Les Tiges – Thomas Geha

Quatrième volume d’une belle série consacrée à la fantasy française qui, on le sait déjà, tient parfaitement la route par rapport à l’aînée anglo-saxonne. Après Rois et capitaines, Magiciennes et sorciers et Victimes et bourreaux, voici donc Reines et dragons, peut-être le thème le plus propre aux fantasmes : qu’y a-t-il en effet de plus excitant pour l’imagination du lecteur qu’une reine et… un dragon, depuis Persée et Andromède… ? Bref, voici une anthologie sur ce thème fabuleux, et qui tient ses promesses.

Flammagories est une suite de 14 textes, parfois assez courts, qui ont été inspirés aux auteurs du collectif par les 14 morceaux qui composent la suite Flamma Flamma, le Requiem du feu, de Nicholas Lens. Cela donne 14 visions poétiques et parfois merveilleuses, mais toutes très dures, traversées par le feu et ses compagnons, l’amour et la mort. Réalistes, fantastiques ou futuristes, ces œuvres illustrent les cantiques de Nicholas lLns de 14 façons différentes.

Ce recueil de nouvelles, rassemblées par Nathalie Dau, surprend par l’érudition qui émane dès la préface d’Helène Pedot. Au fil des tambours, on parcourt les histoires à la découverte d’autres cultures.

Plongeant et déstabilisant, ce sont les deux premiers mots qui me sont venus à l’esprit quand j’ai achevé ce livre. Déroutant, car mélanger les trois mousquetaires avec des esprits démoniaques ou tout ce que vous voulez de fantastique est, il faut l’avouer, quelque peu anachronique. Nous avons tous plus l’habitude de rencontrer ce genre de littérature à la fin du XXe siècle ou à la fin du XIXe siècle, mais rarement à la cour du roi Louis XIV.