Déchronologue (Le)

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Conjuguer une histoire de pirates dans les Caraïbes au 17° siècle, avec des paradoxes temporels, voilà un pari original tenté par Stéphane Beauverger avec ce Déchronologue paru aux éditions Folio SF. Original à plus d’un point d’ailleurs, puisque commencé comme un authentique récit de piraterie, le roman glisse rapidement vers des anachronismes de plus en plus marqués qui sont le thème de l’histoire. Le personnage principal, le capitaine Villon, écoute du jazz sur un walkman, s’approvisionne en boîtes de conserve, lit des livres imprimés bien des années plus tard. Mais tout ceci à un sens, comme l’auteur va nous le faire comprendre assez vite. Autre point de vue original, l’histoire étant présentée comme une autobiographie du capitaine récupérée par une de ces connaissances, les chapitres ne sont pas présentés dans l’ordre logique mais pèle-mèle, ce qui nécessite un recours à la table des matières et qui, je le concède, pourra en décontenancer quelques-uns.

Nous faisons donc connaissance du capitaine Henri Villon, assez minable pirate qui écume les mers avec son équipage à bord du Chronos, dans l’espoir de trouver fortune d’abordage. Alors qu’il poursuit un navire espagnol réputé chargé de trésors, sa route croise celle de ce qui parait être un navire gigantesque, tout en métal, qui détruit en partie son bateau. Ce qui subsiste sera anéanti par la flotte espagnole. Condamné au bagne de Carthagène, Villon n’aura de cesse de s’échapper, de retrouver un équipage et d’écumer à nouveau les mers. Mais cette fois, il devra le faire par l’entremise de mystérieux alliés se définissant comme des observateurs et qui semblent connaître l’avenir. Un avenir qui pour Villon passera forcément par une rencontre avec ce vaisseau fantôme… En souvenir de son premier navire, Villon baptisera son nouveau le Déchronologue, un navire équipé de canons qui lui permettant de perturber le temps. Victime des paradoxes et de ses commanditaires ?  Au lecteur de se forger une idée. Ce qui est clair dans ce récit, c’est l’idée de ce qu’une perturbations temporelle pourrait générer dans l’Histoire, à la façon du roman de Martin Caidin The Final Countdown (Nimitz, retour vers l’enfer en français)

Un roman habilement construit, couronné entre autres du prix de l’Imaginaire 2010 et du Prix Bob Morane 2010.

Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.

Stéphane Beauverger - Le déchronologue -  Editons Folio - août 2021

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