Zalmoxis

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Ce roman est une suite de Katharsis, paru aux éditions Interleukia, qui racontait comment des activistes écologistes provoquent la disparition de l’humanité en déclenchant des éruptions de super-volcans qui entraînent un hiver permanent. Mais, comme ce sera sans doute préparé dans la réédition corrigée qui paraîtra bientôt, il reste quelques survivants huit cents ans plus tard.

D’une part, certains pays riches ont pu créer des cités souterraines dont, au début du roman, les deux plus profondément enterrées ont encore quelques milliers de survivants. Ce sont les cités Zalmoxis 1 et 2. La vie, difficile et menacée puisque les systèmes d’approvisionnement en air et en eau commencent à tomber en panne, y est de plus aggravée par les luttes internes et l’adoration de dieux cruels retrouvés dans les mythologies antiques, en particulier Tiamat et Kali.

D’autre part, les quelques habitants de la base martienne créée juste avant le cataclysme ont été sauvés par l’intervention d’extra-terrestres de la Confédération des Trois Amas et ont pu, grâce à ceux-ci, réaliser deux cités paradisiaques sur Mars et Jupiter. Mais, au moment où toute la Confédération est menacée d’une invasion destructrice, c’est aux quelques survivants de la Terre que va devoir être confiée l’organisation de la défense de tous. Aussi leur faut-il veiller à empêcher la disparition de ces survivants et leur sauvetage est le sujet de ce roman qui s’achève donc avant l’entrée en scène des espèces ennemies.

 

Le mieux est hélas souvent l’ennemi du bien. Comme dans les autres livres de ces auteurs, la richesse de l’écriture presque excessive, la présence de termes précieux, parfois inutiles ou non appropriés, rendent plus difficile de profiter pleinement d’idées originales, en nombre presque excessif pour le lecteur non prévenu qui peut se sentir submergé. Les idées multiples qui se conjuguent dans ce roman et visent à prolonger Katharsis en une série qui ne s’achève pas (comme hélas trop souvent le dernier chapitre est un suspens) demandent, en sus de la suspension d’incrédulité habituelle, la compréhension et l’assimilation de nombreuses références.

 

J’ai déjà repris pour d’autres œuvres d’Oksana et Gil Prou le qualificatif de « gâchis cosmique » utilisé par Damon Knight à propos de Van Vogt. Ce qualificatif, qui n’est pas aussi négatif qu’il en a l’air puisqu’il ne s’applique, en fait, qu’à des presque chefs-d’œuvre, est de nouveau justifié pour ce livre. Qui est d’ailleurs aussi intéressant que les livres de Van Vogt visés par Damon Knight. J’attends donc avec impatience la suite de la saga qu’est désormais devenue cette paire de romans.

 

Zalmoxis d’Oksana et Gil Prou, Rivière Blanche n°2141, 2016, 542 p., couverture de Jean-Pierre Normand, 40 €, ISBN 978-1-61227-521-5

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