Veuve (La)

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Thriller noir et psychologique, mené avec une maîtrise du genre. On entre, mine de rien, dans l'intimité psychique d'une femme dont le mari a été accusé de kidnapping d'enfant. Cette anti-héroïne, qui se demande bien ce qui lui tombe dessus quand la police vient inculper son Glen, la crème des hommes, ne sait de la vie que ce qu'on en dit au salon de coiffure où elle travaille. Bercée par le ronron de son quotidien ouaté et placée sous la protection symbiotique de son mari, Jane a tout d'une madame Bovary en mal d'émotions fortes qui feraient enfin vibrer sa fibre, non pas amoureuse ou érotique, mais maternelle : elle ne peut désespérément pas avoir d'enfant avec Glen et les bébés, c'est tout ce qui l'intéresse dans la vie.

Pourtant Glen est un gentil garçon qui lui donnerait bien satisfaction s'il pouvait. Quoi qu'il en soit, ils forment un si beau couple, si uni, soudé pour le meilleur et le pire, que rien ne sera jamais pour eux insurmontable. Comme le destin est cruel, et ironique ! Car justement, une fillette en très bas âge vient d'être enlevée à sa mère : toutes les infos à la télé en parlent. Alors la police et les médias soupçonnent Glen, qui se serait trouvé dans les parages, à l'heure de la disparition, pour une livraison avec sa camionnette bleue. Celle dont la boîte à gants regorge curieusement de bonbons. On parle aussi de réseau pédophile auquel appartiendrait Glen.Il va falloir que l'épouse sans histoire réponde à des interrogatoires et des interviews. Bientôt s'étale inexorablement en public l'intimité du couple. Et voilà que, à peine disculpé par la suite, Glen est fauché par un bus dans la rue, sous les yeux de Jane. Le moment de sortir de son ombre, enfin ? A moins que ce ne soit déjà fait...

En brouillant les pistes, Fiona Barton nous livre là une immersion formidable au cœur du faux-semblant et de la mauvaise foi pouvant animer un couple en apparence lisse et propre sur lui. Glaçant et palpitant.

 

La veuve, par Fiona Barton, Fleuve Noir, traductrice : Séverine Quelet, 12 janvier 2017, 19,90 euros

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