Tango tranquille

Auteur / Scénariste: 

Premier roman de Verena Hanf, qui est édité au Castor Astral. Au moment où je fais cette chronique, un second roman sort chez le même éditeur : Simon, Anna, les lunes et les soleils.

Tango tranquille, c’est la rencontre d’une femme âgée, un peu aigrie, qui vit seule, et d’un jeune émigré bolivien, sans papier. Pas une histoire d’amour, simplement une rencontre entre deux personnes différentes, comme on en fait dans la vie de tous les jours. On découvre deux personnages qui n’ont rien en commun, si ce n’est qu’à un moment donné l’un va travailler pour l’autre et qu’ils vont un peu se découvrir.

C’est très bien écrit, d’une simplicité exemplaire, avec beaucoup d’expressions typiques propres à la Belgique. De ce côté là, Verena Hanf a très bien traité son sujet. Mais ce livre n’a rien de réjouissant. Il y a très peu de chaleur dans cette histoire qui se passe en automne et hiver.

Je ne suis pas un adepte des livres écrits à la première personne. Tout au plus, quelques paragraphes qui correspondent à des états d’âme ou à une description des événements passés. Ici, l’auteur a décidé de raconter l’histoire à travers les yeux des deux personnages principaux, en s’exprimant à la première personne. Je ne cache pas que cela m’a dérouté. Un personnage passe encore, mais deux !

Dans la première partie de ce roman, on découvre que « madame patate » va rencontrer « monsieur maigre ». Un jour Violette, une sexagénaire ramène des pommes de terre à la maison, mais les fait tomber en cours de route. Enrique va les ramasser et les lui rendre. À partir de ce moment-là, il va apparaitre à plusieurs reprises dans la vie de cette vieille femme dont on suit les pensées (et dont on découvre le quotidien). Petit à petit, elle s’intéresse à cet étranger qui est censé jouer les jardiniers chez une voisine. Enrique de son côté est un sans-papier, hébergé par sa cousine. Il cherche des petits boulots pour ramener quelques euros, dont une partie est expédiée en Bolivie.

Dans la seconde partie du livre, les deux personnages vont enfin établir une relation employeur-employé et Violette va profiter d’une occasion pour faire passer Enrique pour son filleul. C’est aussi l’occasion pour elle de retrouver son ancien amour, qui suit une chimiothérapie à l’hôpital, et qu’elle ramènera à la maison.

Dans la troisième partie du livre, on apprend que la petite amie d’Enrique, qui est restée en Bolivie, est enceinte d’un autre et qu’Enrique a fuit sa cousine et est sans logement. Mais il continue de travailler pour Violette et aide en même temps Jean, son ancien amour.

Le livre se termine sur une partie d’échecs entre les deux hommes et une Violette qui fait prendre l’air à son matelas. Et là, ça pose problème, car j’ai eu l’impression de lire un livre inachevé. Quelle est la finalité de cette histoire ? Est-ce qu’Enrique va retrouver un logement et des papiers ? Est-ce que Jean va se rétablir ? Est-ce que Violette est heureuse ? Et bien, on n’en sait rien ! Et rien que pour ça, je sors frustré de la lecture de ce roman. Je suis mitigé sur ce premier roman. D’un autre côté, je ne vais pas me contenter de ce premier livre de l’auteur. Comme c’est très bien écrit et je n’hésiterai pas à lire le nouveau roman de Verena Hanf.

Auteur à découvrir et à suivre.

Tango tranquille, Verena Hanf, Castor Astral, 2013, 167 pages

Type: 

Ajouter un commentaire