Sous la colline

Partant d’un fait réel, l’incendie du 9 février 2012 dans la Cité radieuse du Corbusier à Marseille et de la découverte d’un placard qui ne figurait pas sur les plans, David Calvo a imaginé un conte fantastique qui convoque l’histoire de la colonie phocéenne qui a créé Marseille, les cultes des Gaulois qui les ont accueillis, les légendes provençales sur Marie-Madeleine et sur la fée Esterelle, et la mégalomanie du Corbusier, ainsi que l’histoire particulière de cette « Unité d’habitation », utopie qui s’est assez vite délitée...

Employée renvoyée de l’équipe archéologique qui a enquêté sur ce placard, Colline va revenir dans la Cité pour poursuivre ses recherches et réveiller les forces surnaturelles qui s’y affrontent depuis la construction de celle-ci. Et les problèmes personnels de Colline, transsexuelle rejetée par tous et qui ne s’accepte pas entièrement elle-même, ne lui faciliteront pas cette recherche ni la lutte qu’elle provoque...

Nous sommes ici dans le fantastique pur, l’affrontement avec une réalité qui défie la logique et la rationalité. Et aussi, à travers le lyrisme des différentes évocations des légendes et de leurs influences sur la réalité, dans la poésie totale, le merveilleux absolu.

Inutile de dire que cette lecture donne envie de connaître le bâtiment si fabuleusement (au sens « par une fable ») mis en scène, le véritable héros de ce roman...

Sous la colline, de David Calvo, La Volte, 2015, 469 p., 19€, ISBN 978-2-37049012-4