Soul of London

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Londres, 1892. Des cadavres de chiens sont retrouvés mutilés, le crâne ouvert, dans les tunnels du métro. L’enquête est confiée à Henry Wilkes, flic accidenté et handicapé, relégué loin du terrain depuis qu’il doit marcher avec une canne. Le dossier ne l’enchante guère, mais quand le corps d’une enfant est à son tour retrouvé, au même endroit et mutilé, il prend une autre dimension.

William Bennet, un gamin des rues qu’il a recueilli un an plus tôt, l’assiste dans sa tâche. Alors qu’ils explorent les tunnels crasseux du métro, Alice Pickman, une jeune femme issue de la haute société, s’adresse à Henry pour qu’il rouvre l’enquête du meurtre de sa sœur dans le quartier malsain de Lisson Grove, qu’elle estime avoir été bâclée.

Au cœur d’une ville en pleine révolution, où se disputent la science et la religion, Henry et Billy, en dignes représentants des Lumières, cherchent à faire éclater la vérité au milieu du fog londonien, mélange de charbon, de mensonge et de perversion…

 

Il était grand temps que je m’attache à découvrir les romans de Gaëlle Perrin-Guillet avec Soul of London, qui constitue le premier opus des aventures d’Henry et Billy, alors que vient tout juste de sortir le troisième et dernier volet.

Dans ce premier tome, nous faisons connaissance avec un duo bien différent de celui constitué par Sherlock Holmes et John Watson, mais qui n’a rien à lui envier. Attachants et très complémentaires, les deux personnages ont été malmenés par la vie. Le policier blessé et handicapé a été mis au placard et est moqué par ses collègues. L’adolescent, quant à lui, n’a été sauvé de l’orphelinat et de la rue que grâce à Henry qui l’a recueilli.

Soul of London, c’est une enquête policière située juste quatre ans après l’affaire de Jack l’Éventreur, dont le souvenir est encore très vivace dans la mémoire de la population et influe donc toujours sur les réactions et les comportements. Mais ce titre très bien choisi, aussi beau que suggestif, sur cette non moins belle couverture, laisse envisager un sujet plus profond qu’une simple enquête qui se révèle en fait n’être qu’un fil rouge dans le sujet principal : le Londres victorien.

Nous effectuons, avec les protagonistes et par le biais de l’intrigue, une véritable immersion au cœur de l’Histoire et de la capitale britannique. Le roman nous livre en premier lieu une ambiance et une peinture de la société londonienne à la fin du XIXe siècle, avec une plongée dans la misère crasse du bas-peuple, mais également une vision de la suffisance et de l’égoïsme des nantis comme de l’ingérence de la politique dans le travail de la police.

À petites touches, à l’aide de ses personnages finement croqués mais surtout de l’atmosphère qu’elle a su recréer, et cela sans jamais grossir le trait, l’auteure fait littéralement revivre cette époque, nous permet de la visualiser, de l’entendre, de la sentir et de la ressentir. La plume, elle aussi, participe à la réussite de l’ensemble ; elle est légère mais lucide et finalement acérée. Résulte de tous ces points un excellent roman, dont les différents aspects sont bien dosés. Au sein de cette peinture de société instructive et vivante, l’intrigue est intéressante et les personnages principaux réellement touchants. En prime, je me suis laissé surprendre par la fin, ce qui a ajouté à mon bonheur et m’a donné envie de poursuivre ma lecture des romans de Gaëlle Perrin-Guillet. J’ai d’ores et déjà en ma possession le deuxième tome, il ne me restera plus qu’à me procurer le troisième lors du prochain salon où nous devrions nous retrouver : les Acadénîmes du polar !

 

Parue sur Beltane (lit en) secret

Soul of London, Gaëlle Perrin-Guillet, Bragelonne poche, 7,20 €

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