Solaris n°183

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Le Prix Solaris 2012 a été décerné à Jean-Louis Trudel pour Le Jardin des derniers humains. Il est donc bien que ce texte ouvre ce numéro.

Le cadre est chaotique : la Terre est en proie à diverses catastrophes naturelles, les USA sont en faillite, les Chinois triomphent et l’Union euro-maghrébine est une puissance mondiale. Le sculpteur Rufus Boyko veut ériger des totems le long de la côte ligurienne, comme un avertissement, « un rappel tangible d’un futur non encore advenu ». La connotation écologique ne nuit pas à la force du texte, au contraire.

Deux nouvelles intéressantes. Le Disséminateur de Philippe-Aubert Côté relate les affres étonnantes d’un arbre survivant du Crétacé. Le texte de Luc Dagenais, Les dieux pure laine, très transfictionnel, est en plus écrit quasi en québécois Fuck it Tabarnak !.

Mais, à mon avis, la plus belle nouvelle est celle de Romain Benassaya, au titre déjà enchanteur : Les Amants liquides. Superbe variation sur le thème de la Belle et la Bête ou comment un mollusque séduit une nymphe…

Le volet essai est très fourni, une fois encore, et dominé par une étude savamment concoctée par Martin Hébert, sur les rapports plus qu’évidents entre SF et anthropologie. Gros plans bien sûr sur les livres-univers tels que Dune ou Le Seigneur des Anneaux. L’ineffable Mario Tessier, pilier de la revue, évoque la série télé Aux Frontières de l’impossible. Notons ici le charmant conseil de nos amis canadiens : « Bon visionnement des disques optiques ! ».

Plus surprenant encore : une petite étude sur le thérémine, instrument de musique électronique des années 1920, destiné à une grande gloire dans la musique de cinéma, de Aelita à Planète interdite ou… Mars attacks !. Mais aussi dans la musique classique : cet instrument sera suivi par le trautonium, utilisé par Hindemith, puis par les ondes Martenot très employées par le grand musicien français Olivier Messiaen. J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’approcher ce thérémine à l’expo de La Villette (critique ici même) : vous levez le bras devant l’appareil et la musique se crée. Fascinant.

Un très bon numéro, comme j’ai tenté de le démontrer : bravo !

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