Solaris n° 206

Pas de thème particulier pour ce numéro de printemps 2018. Pascale Raud, rédactrice en chef, décrit son numéro comme « peu ensoleillé, et même exceptionnellement sombre. Dommage ? Je ne le crois pas : la science-fiction n'est-elle donc pas faite pour inquiéter et pour questionner ? ».

Il commence par un petit hommage à Ursula K. LeGuin, décédée le 22 janvier 2018. Puis s'enchaînent cinq fictions. Les deux premières, de Martine Bourque et de Dave Côté, sont truffées de termes québécois, qui en alourdissent la lecture pour nous. Josée Lepire, elle, écrit tout à la deuxième personne du singulier. L'odeur de tes racines en pâtit.

Pendant l'hiver de Karine Raymond, classique nouvelle sur fond atomique en Corée. Christian Léourier nous livre le meilleur texte, avec Celui qui parle aux morts. Nous restons dans un univers post-cataclysme, mais nous ne le saurons qu'à la fin. Le monde décrit est maritime : c'est un monde de gens simples, superstitieux, où les mariages forcés sont la norme. Comme toujours, il y aura des révoltés, et ils découvriront le secret du passé. Un texte superbe.

Petit dossier passionnant du bibliothécaire-conseil Mario Tessier, L'archéologie spatiale ou la recherche des technofossiles. De sa plume toujours alerte et précise, Tessier, pilier de la revue, nous entretient, en une vingtaine de pages, de l'étude des vestiges matériels de l'aventure spatiale. Les sites sur Terre d'abord, de Peenemünde à Huntsville, sans oublier Kourou, Baïkonour ou les divers observatoires, puis les sites sur la Lune où les différentes missions d'Apollo séjournèrent. Il passe alors aux objets toujours en orbite, tels les satellites ou les sondes, mais hélas aussi les déchets. Comment éliminer ceux-ci, polluants et dangereux ? Un bras robotisé qui les attrape ? Un laser puissant ? Un filet géant qui les ramène dans l'atmosphère ? Un harpon spatial ?

Un petit encadré traite de l'archéologie spatiale dans la littérature SF même : Rendez-vous avec Rama, 2001 L'odyssée de l'Espace, Les menhirs de glace, La grande porte... Il termine par deux notes amusées sur l'exoarchéologie et la xénoarchéologie, branches scientifiques à développer !

Numéro inégal, mais qui finit bien.

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