Solaris n° 205

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Prix Joël-Champetier, Le contrat Antonov-201, de Feldrik Rivat, suit, dans un Paris steampunk (ah, cette Panhard-Levassor !), les aventures d’Antonov, engagé comme porteur chez les Cuprifères. Mais... qu’est-ce qu’un porteur ? La fin bascule dans l’horreur. Cette nouvelle s’inscrit dans une trilogie publiée chez Montreuil, où se rejoignent steampunk, ésotérisme et uchronie.

L’orthographe de la crique, de Julien Chauffour, séduit par une écriture recherchée, très stylisée (« La mer, pudique, remonte ses jupes jusqu’au sable »). Des mutants vivent clos, greffés, ayant chacun une fonction dans la micro-société. Le narrateur, par exemple, est Veilleur de vagues. Jusqu’au jour où arrive la Vague... Un poème en prose, qui évoque un peu le Vermillion Sands de Ballard.

Avec La force des Huit, Hugues Lictevout livre un texte étonnant, même si le thème est rebattu : une planète lointaine se voit tout à coup coupée de contact : toute communication avec l’extérieur est impossible. Arrive une secte antitechnologie, genre E.I., qui prend le pouvoir, terrorise et torture. L’histoire est racontée par un narrateur, dont on se rend compte à la fin qu’il est une I.A. Il se suicide.

Jérémie Bourdages-Duclot, avec Ici ou là-bas, dépeint les affres d’un homme qui, toutes les nuits, revit en 1758, en pleine guerre franco-anglaise. Ce spadassin mercenaire mène deux vies, ce qu’il explique à sa maîtresse, à notre époque. Et un homme, dont il a tué jadis le frère, le guette et l’attend, maintenant ou jamais. Un récit mené tambour battant.

Enfin, il faut noter la nouvelle de Enola Deil, Mises à jour, dont le thème m’est cher : la perte de croyance en les dieux. Ici, il s’agit des 4 cavaliers de l’Apocalypse, au chômage dans un parc d’attractions et perdus dans notre monde. Arrive l’archange Raphaël qui leur assène la vérité : ils sont dépassés. Que vont-ils faire ?

 

Pas de dossier, donc, dans ce numéro, mais un bon essai de Mario Tessier sur le magazine « Omni », paru aux États-Unis de 1978 à 1995. Propriété de l’éditeur de Penthouse, il se consacrait à la vulgarisation scientifique, mais publiait aussi des auteurs tels que Bear, Ellison, LeGuin, Gibson, Clive Barker et même George R.R. Martin. Tessier en profite pour rappeler l’intérêt d’autres revues du passé, comme Weird Tales, Amazing Stories, Fiction, Galaxies.

 

Les chroniques littéraires annoncent quelques parutions intéressantes : La vie rêvée des grille-pains, de Heather O’Neil (Québec), L’homme feu de Joe Hill (le fils de Stephen King ?) (Lattès), l’anthologie de littérature de science-fiction soviétique (Piranha), critiquée ici-même, et enfin le collectif Les chroniques de Cthulhu, sous la direction de S.T. Joshi, 21 nouvelles inspirées par le Maître de Providence (Editions Bragelonne).

 

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