Seulement si tu en as envie...

Auteur / Scénariste: 

Tout d'abord, je remercie les éditions Michel Lafon pour cet énième envoi. Cette lecture était idéale pour les beaux jours d'été dont j'ai pu profiter : légère, réelle et pas trop longue, ce fut un vrai bonheur de la déguster en cette chaleur idyllique du mois d’août.

 

Résumé :

Il l’attend depuis toujours... elle ne l’a pas vraiment oublié !

Ils se sont connus à seize ans, sur les bancs du lycée d’Arcachon, puis chacun a fait sa vie de son côté. Camille est devenue une brillante avocate parisienne, Stephen vit de sa passion des livres entre Londres et Paris. Ils n’auraient jamais dû se revoir, mais le hasard en a décidé autrement.
Les souvenirs s’entrechoquent, laissant apparaître les failles de l’attente et du désir.
Leur histoire aurait pu être banale, jusqu’à ce que Camille découvre les pages blanches du « manuscrit inachevé ».

 

Seulement si tu en as envie... m'a paru être un roman peu commode, une fois le résumé lu. Cette histoire de manuscrit inachevé, de tension amoureuse et ce côté psychologique me donnaient envie de me plonger dans le récit. En ce mois difficile pour des raisons personnelles, ce livre a réussi à me redonner une raisonnable envie de lire, je l'ai d'ailleurs englouti en deux jours à peine, ce qui ne m'était donc plus arrivé depuis un certain temps. Je ne dirais pas que c'est un coup de cœur, j'ai été freinée par tout un tas de défauts, mais sa nature vraie m'a empêché de le reposer, me donnant l'envie de continuer.

L'intrigue est inspirée, je pense, de la vie de tous les jours. Elle en démontre les points les plus négatifs, mais aussi ceux qui font que l'être humain continue à vivre, souriant, malgré les péripéties douteuses qui se figent sur son chemin.

Camille est une femme d'une quarantaine d'années. J'ai apprécié cet âge mûr, qui donnait au personnage une certaine expérience de la vie, mais aussi qui nous donnait l'occasion d'en comprendre les difficultés. Coincée entre l'idée de quitter son mari, aimant mais à sa manière, et laisser ses enfants, ou profiter d'eux tout en se sacrifiant, on découvre une protagoniste meurtrie mais très courageuse. Quant à Stephen, il est le genre d'homme dont chaque femme, je pense, rêve secrètement (pas à la Brad Pitt, bien sûr, le rêve doit pouvoir rester dans la limite du raisonnable).

 

Leur histoire d'amour, c'est un moment de lecture qui met du baume au cœur.

 

Le petit inconvénient, c'est que la situation initiale, bien que nous permettant ainsi de découvrir le personnage de Camille et son vécu compliqué, m'a parue interminable. Le premier contact avec Stephen, qui pourtant était tellement mis en avant dans le résumé, n'est survenu que vers la moitié du roman. Le lecteur, languissant de vouloir retrouver ces émotions que le livre nous promettait, risque fort bien de s'ennuyer. Et, d'ailleurs, dans un roman de même pas 300 pages, je me suis demandée, arrivée à ce point culminant, comment l'auteur allait gérer ces retrouvailles et cet amour si idyllique en 150 pages seulement ? Respecterait-il suffisamment les émotions ? Nous offrirait-il une bonne fin ?

 

L'appétit accroissait à chaque tournant de page, et plus le temps passait, plus il semblait difficile de pouvoir rassasier celui qui lisait.

 

Et c'est un autre point qui, pour moi, clochait. Je vous l'ai dit, la situation initiale a perduré longuement, alors que le résumé... Parlons-en ! Vous l'avez lu, il vous a alléché. Mais, il en dit beaucoup trop. Au final, je n'oserais le dire, mais il s'agit presque du résumé de l'histoire complète. Le manuscrit se fait attendre, ce qui se passe dans l'intrigue est prévisible, parce que l'apéro en dit trop sur le plat principal. Et c'est réellement dommage. Plus de tension, plus de surprise, de questions, plus de tout. J'aurais aimé découvrir, non suivre.

 

Heureusement, le thème du récit fait plutôt bien passer cela.

 

Je m'explique. Si cela avait été de la fantasy, j'aurais arrêté le roman. Clair et net. Mais, étant donné la nature vraisemblable de l'histoire, on ne peut pas forcément s'attendre à de l’imprévisibilité... Le défaut du résumé a dont été momentanément oublié. Il faut en réalité lire comme on savoure, on connaît le goût, mais il peut être agréable de le ressentir à nouveau. Les personnages maniés avec beaucoup de psychologie, ainsi que l'écriture fluide, à la limité du poétique, tout en restant stricte, menait le lecteur à travers les lignes avec délicatesse et finesse.

J'ai fini par me laisser bercer, moi aussi, j'ai tellement aimé ce côté réaliste. Les acteurs du récit, leur façon de penser, d'agir, cette situation que chacun pourrait vivre, et surtout, surtout, cette manière de nous faire rêver avec un amour si beau et pur. L'auteur sait ce qu'il avance, il m'a l'air de connaître la vie et il n'hésite pas à la décrire telle qu'elle est sur papier. Même si je pensais finalement connaître le dénouement, il m'a presque un peu étonnée, transformant le récit en une histoire plus dure qu'une romance pure. Je n'en dis pas plus.

Une abonnée m'en avait parlé, et je rejoins son avis en grande partie, il est vrai par contre que la fin n'est pas un réel dénouement. C'est même assez frustrant. Je ne sais pas si l'auteur l'a fait exprès, mais au final, beaucoup de questions que je me suis posées durant ma lecture sont restées en suspens, je ne suis pas satisfaite de ces quelques dernières pages. Je n'aurai jamais mes réponses, et nos deux protagonistes resteront un mystère pour moi, et pas forcément dans le bon sens du terme.

 

En résumé, même si j'ai mis en avant ici pas mal de gros défauts, j'aimerais vraiment vous faire comprendre qu'il est aisé de les laisser filer entre vos doigts, tant l'histoire peut combler celui qui décide de lire avec l'esprit léger. L'amour, les difficultés de la vie, la psychologie, tant de bons points mélangés en un seul roman, et qui en font chavirer plus d'un...

 

Seulement si tu en as envie..., par Bruno Combes, Michel Lafon, juin 2016, 9782749930350, 17,95€

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