Première période ou l'oiseau naît dans le feu de l'enthousiasme

La naissance de Phénix

mai 1985 (74 pages)

Après plusieurs semaines de profondes cogitations et de discussions acharnées sur les thèmes et la dénomination à adopter (vous avez échappé à Atlas, Rainbow, etc.), il est né le divin oiseau. L’asbl SPHINX (association 1901) soutient ses coupables entreprises.

Ce premier numéro de collection, actuellement introuvable (ou presque), est entièrement réalisé avec une petite machine à écrire. Il faut à Marc Bailly un week-end complet de sueur et de rage pour monter à la main une maquette de 74 pages à peine. Le premier comité de rédaction comprend, outre Marc, Brigitte Rolin et David Martin.

Le premier éditorial donne le ton : "Pourquoi sortir un nouveau magazine dans le marasme incandescent de la SF ? " s’interroge-t-il, non sans raison. " Nombreux ont été ceux qui ont essayé et peu d’entre eux ont réussi à tenir le coup. Peut-être aurons-nous plus de chance ?...
Je vais vous laisser là, pour la première fois, en espérant qu’il y en ait une seconde..."

Côté contenu, le numéro comporte des nouvelles d’auteurs francophones et une première traduction de l’Espagnol uruguayen.

Les bases des futurs dossiers sont jetées avec un premier article sur Merritt concocté par Jacques Van Herp, ainsi qu’un survol de la littérature latino-américaine par Bernard Goorden.

Sur le front de l’édition, quelques fanzines se disputent alors un tout petit marché : Proxima, Altaïr, Options, Octa, Magie Rouge, Vopaliec, Le Chat Murr.

Numéro 2

septembre 1985 (142 pages)

À peine porté sur les fonts baptismaux, Phénix inaugure un nouveau dos, joliment carré. Quant à la frappe des textes, elle s’effectue toujours à l’aide d’une simple machine à écrire.

L’équipe s’enrichit de l’arrivée de Murielle Briot qui va révolutionner Phénix, tant sur le plan graphique que rédactionnel. Le contenu gagne en qualité, cependant que les Éditions Phénix voient le jour.

Ces 142 pages comportent des nouvelles en langue française, mais aussi la traduction d’un texte argentin. Vente du premier poster de Kinet "La Dame de l’orage".

Interview de Asimov. Article sur Phénix et les oiseaux dans la SF et le fantastique.

D’autres revues se présentent au public : Sfère, A et A, Main-tenant.

Numéro 3

décembre 1985 (176 pages)

Premier dossier Phénix pur jus, consacré à Thomas Owen, avec une interview de plus de 40 pages. La critique commence à prendre Phénix au sérieux, ce qui n’est pas fait pour déplaire à notre poignée de pionniers.

Même équipe rédactionnelle, mais changement sous l’angle technique : le numéro est réalisé sur ordinateur avec (enfin) des textes justifiés à gauche et à droite.

Premier souvenir marquant : Murielle Briot et Marc Bailly, hésitant comme avant un examen, face à la maison de Thomas Owen. Marc et Murielle racontent : "Nous étions en septembre. Il y avait la chaleur, des bandes d’oiseaux, un ciel magnifique, mais aussi la peur, cette peur au ventre qui faisait que, malgré la chaleur, nous avions froid. Nous éprouvions un trac terrible : Owen était le premier grand Monsieur que nous rencontrions dans ce milieu. Comment allait-il nous recevoir ? Serions-nous à la hauteur ?"

Ce baptême du feu se passe au mieux et le numéro trois comporte plusieurs nouvelles signées, notamment, de Thomas Owen, d’Alain le Bussy, alors inconnu du public, ainsi qu’un texte brésilien traduit en français.

Deuxième poster de Murielle Briot intitulé "Le Maître".

Revues existantes : Yellow Submarine, Morgoth. Hélas, Octa décède pieusement.

Numéro 4

mars 1986 (200 pages)

On se renforce : Murielle Briot et Alain Vandenberghe rejoignent le comité de rédaction.

Deux dossiers au programme. Le premier est consacré à Van Vogt et le second à Gérard Prévot. Interview de Van Vogt. Nouvelles de Gilles Bergal. Poème de John Brunner. Troisième poster de Brigitte Rolin intitulé "La planète aux trois soleils ". À première vue, ce numéro paraît instaurer une heureuse routine. En réalité, il vient de franchir un nouveau pas qualitatif en donnant la parole à des monstres sacrés.

Et du côté des revues existantes ? On compte Arachné, Mater Tenebrarum, Carfax, Weird, Halloween, Séries B.

Numéro 5

juin 1986 (202 pages)

Cette fois, Phénix a pris le mors aux dents, en dépit du départ de Brigitte Rolin. Dans ses pages de plus en plus nombreuses, le lecteur trouve la première partie du dossier Lovecraft qui ne comptera pas pour rien dans notre crédit naissant, ainsi que des nouvelles de Daniel Walther.

L’éditorial en dit long sur l’esprit qui anime l’équipe fondatrice : "Au début de notre entreprise, nous nous étions fixé une limite. Cette limite, c’était le numéro 5.
Au début de notre entreprise, nous nous étions dit qu’il ne fallait pas faire de bilan avant le numéro 5, avant notre première année d’existence.
Quel est donc le bilan maintenant ? Il est plus que positif."

Au nombre très fluctuant des revues existantes, on trouve Démons et merveilles.

Un premier programme de publication est établi, qui va jusqu’au numéro 10.

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