Histoires terribles
Non, jamais, Poe n’a écrit d’« Histoires terribles », mais c’est sous ce titre que Danielle Martinigol, anthologiste de ce recueil pour la jeunesse, a rassemblé quelques miettes des meilleurs textes de l’écrivain. En cinq parties, elles conjuguent le mot « terrible » :
qui inspire la frayeur : fantastique
qui atteint une grande intensité : roman policier
qui suscite l’étonnement : roman d’aventures
qui sort de l’ordinaire : science-fiction
qui provoque un rire grinçant : satire.
Et pour chacune de ces cinq parties, Martinigol publie des extraits de nouvelles qui lui semblent découler de ces différents aspects de l’œuvre.
Il n’y a certainement rien à redire au choix des textes. Les nouvelles significatives s’y trouvent, et l’anthologiste propose l’essentiel.
Exemples :
fantastique : Le cœur révélateur, William Wilson, La chute de la maison Usher
policier : Double assassinat dans la rue Morgue, Le mystère de Marie Roget
aventures : Les aventures d’Arthur Gordon Pym
science-fiction : Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall
satire : La semaine des trois dimanches.
Le seul ennui, c’est que, pour un ouvrage de 250 pages, l’offre est, bien entendu, limitée à des extraits fort courts. Seul Le chat noir est intégral.
Je ne suis pas très sûr que cette succession de fragments donne une image complète du génie de Poe. Introduction certes, mais pertinente ?
Edgar Allan Poe, Histoires terribles, textes présentés par Danielle Martinigol, Flammarion Jeunesse Paris 2013, illustration de couverture d’Aurélien Police, 250, p., 6,10 euros