Manipulation

Soumis par Josèphe Ghenzer le mer, 03/09/2008 - 17:01

Réalisateur:

Un ami qui vous veut du bien

Une vie moins ordinaire

Jonathan McQuarry est un homme effacé au tempérament réservé qui mène une vie particulièrement monotone. Il passe ses journées à effectuer de très fastidieux audits comptables dans diverses entreprises dans lesquelles la grosse société new-yorkaise qui l’emploie, l’envoie. Chacune de ses missions dure peu de temps, il n’a même pas de bureau et est considéré généralement comme une sorte de trouble-fête. Sa vie prend un nouveau tournant lorsqu’un soir, alors qu’il est resté travailler tard dans un prestigieux cabinet d’avocats, un homme, du nom de Wyatt Bose, vient discuter avec lui.
Au petit matin, les deux hommes ont sympathisé et Wyatt propose même à Jonathan de venir jouer au tennis avec lui puis l’emmène passer la soirée dans un club branché. Wyatt est tout l’opposé de Jonathan : il habite un luxueux appartement et porte des vêtements hors de prix, il est très sûr de lui et son charisme fait des ravages auprès de la gent féminine. Lors d’un déjeuner, Wyatt annonce à Jonathan qu’il doit partir le jour même à Londres en voyage d’affaires pour un certain temps. Quelques heures plus tard, Jonathan reçoit un curieux appel téléphonique lui demandant s’il est libre le soir même puis une femme lui communique l’heure et l’endroit où ils doivent se retrouver. Jonathan comprend alors que son portable et celui de Wyatt ont été échangés par mégarde. Bien que cet appel ne lui était pas destiné, Jonathan se rend toutefois au rendez-vous et se retrouve, du coup, membre d’un club très fermé de rencontres libertines, baptisé “The List”, découvrant ainsi un monde qui lui est totalement inconnu mais auquel il prend rapidement goût. Il ne tarde d’ailleurs pas à tomber amoureux de la mystérieuse S qu’il avait déjà croisée, par hasard, dans le métro peu de temps auparavant. Lorsqu’un soir S disparaît de sa chambre d’hôtel en y laissant des traces sanglantes, Jonathan prévient la police qui ne tarde pas à le suspecter. C’est là que Wyatt réapparaît et se montre enfin sous son vrai jour en annonçant à Jonathan que s’il veut retrouver S en vie, il va devoir détourner pour lui 200 M$ du compte d’un de ses clients.

Le chantage

Même si l’ambiance est incontestablement là et que Marcel Langenegger s’en tire honorablement en ce qui concerne la mise en scène de son premier long-métrage, il n’en reste pas moins que le scénario laisse nettement à désirer tant il se résume à une accumulation de scènes déjà vues de nombreuses fois auparavant. A peine le personnage de Wyatt Bose apparaît-il à l’écran que le spectateur aguerri a déjà parfaitement deviné qu’il n’est pas celui qu’il prétend être avant que cela ne lui saute aux yeux que ce dernier a sciemment échangé les portables.
Après cela, on saupoudre ensuite le tout d’un peu de sexe, histoire de pimenter l’intrigue malheureusement déjà éventée depuis longtemps. A cela s’ajoutent des invraisemblances assez hallucinantes (comment rendre crédible le fait que Jonathan abandonne volontairement 200 M$ dans un parc au beau milieu de Madrid ?). La transformation de l’expert-comptable, timide et introverti, qui finit par sortir de sa chrysalide pour muter en un individu encore plus retors que l’escroc machiavélique qui l’a initialement piégé, ne suffit malheureusement pas à convaincre le spectateur malgré l’interprétation irréprochable du tandem Jackman - McGregor.