Malgré elle

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Paris, 1989. Au très chic lycée Henri-IV, les réputations se font et se défont. La magnétique Emma n'a pas conscience du pouvoir d'attraction qu'elle exerce sur les garçons. Yann. Arno. Manu... La liste de ses prétendants est longue. Mais c'est en Tom, ado solaire fou de sensations fortes, qu'elle a trouvé un alter ego. Lui qui la connaît si bien.

Un drame va survenir et assombrir le tableau de cette adolescence parfaite.

Paris, 2015. Les chemins se sont séparés. Tom est resté ce casse-cou qui faisait tomber les filles, profitant de la revente de sa boîte pour se laisser le temps de vivre. Jusqu'à ce jour où Lukowski, ancien d'Henri-IV envers lequel Tom se sent redevable, laisse deux messages désespérés, l'implorant de le retrouver.

Une fois sur place, il découvre la dépouille de son vieux camarade, flottant entre les rochers d'une lointaine côte suédoise. À l'intérieur de la maison voisine, un ordinateur portable et, sur l'écran, un défilé de photos accompagnées d'un mail menaçant. Emma ado, Emma adulte, Emma partout, sur chaque prise de vue. Qu'est devenue sa meilleure amie ? Qui était-elle réellement ? Pour qui et pour quoi devraient-ils tous payer après vingt-six ans ?

 

Le passé qui ressurgit et bouscule le présent, c’est une mécanique régulièrement utilisée dans les thrillers. Harlan Coben en a fait sa marque de fabrique. L’intérêt, dans ce genre de dramaturgie, est de découvrir, peu à peu, le « pourquoi » et le « comment », les événements d’autrefois ont peu à peu forgé le caractère et le quotidien de personnages qui se sont perdus de vue.

Dans Malgré elle, David James Kennedy fait le choix du rythme, des cliffhangers à répétitions et des pistes multiples. Avec une vraie maîtrise de la forme, surtout pour un second opus, ce natif du Nord, comme un certain Franck Thilliez, ne lâche pas une seconde le lecteur. Les fausses pistes abondent, une bonne dose de paranoïa s’immisce dans l’esprit du personnage principal et les scènes d’actions pourraient sans mal figurer dans un blockbuster de bonne facture.

La dernière partie de l’histoire, où toutes les pièces du puzzle finissent pas s’emboîter n’atteint toutefois pas le même degré de satisfaction. Parfois brouillonnes, souvent précipitées, les motivations du « méchant » s’avèrent légitimes… mais trempées dans un vernis de prospective scientifique trop tirée par les cheveux pour satisfaire les lecteurs les plus exigeants. Les amateurs d’un honnête divertissement, eux, seront tout à fait heureux de découvrir cette nouvelle plume dont on reparlera sans aucun doute dans les années à venir.

 

Malgré elle par David James Kennedy, Fleuve Noir

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