Ames traquées (Les)

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Quand elle se réveille sur un lit d’hôpital, Isabelle Fortin apprend qu’elle a été victime d’un chauffard et sort tout juste du coma. Et pourtant, elle est persuadée d’avoir passé les 24 dernières heures avec un inconnu, Miles. Incapable d’accepter que cette rencontre n’était que le fruit de son imagination, elle va tout faire pour le retrouver...

Et s’il ne s’agissait pas que d’un accident ? Et si le chauffeur de la voiture lui voulait du mal ? Y aurait-il un lien entre cette affaire et les meurtres des deux hommes tués exactement de la même manière à une journée d’intervalle ? C’est ce que tente d’élucider le commissaire Victor Lessard, pour faire oublier sa dernière bavure mais aussi pour ne pas penser à l’échec de sa vie familiale. Jusqu’à ce que son propre fils soit mêlé à ses recherches.
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Le mélange de genre est un exercice difficile. Quelques auteurs anglo-saxons en ont fait leur fond de commerce – on pense à Dean Koontz avant qu’il ne devienne auteur officiel des nouveaux illuminés de Dieu qui pensent que Jésus s’est réincarné en chien – et l’un ou l’autre francophone s’y essaie, avec plus ou moins de réussite. Si j’introduis cette chronique en parlant de la « difficulté » du mélange de genre, lectrices et lecteurs attentifs, vous me voyez venir comme un trente tonnes sur une étroite route de montagne : « Les Ames Traquées » n’est pas une réussite du genre. Est-ce à dire, pour autant, qu’il s’agit d’un mauvais roman ? Non. Pour un premier essai, le sieur Michaud s’en sort plutôt bien dans le genre polar « procédurier », avec assassin retors et obsessionnel, enquêteur rongé par un passé trouble et jeune femme aux blessures sentimentales apparentes.

Où la mécanique se grippe, c’est lorsque l’auteur tente de greffer sur une ligne narrative qui n’en avait pas besoin, l’embryon d’une aventure fantastico-romantique que l’on croirait sortie du carnet de notes de Guillaume Musso. Mais un Musso un peu fatigué, après 3000 signatures au Salon du Livre ! Cette histoire parallèle qui ne démarre jamais vraiment et dont les liens avec l’enquête principale sont plus que ténus (artificiels ?) fini par laisser au lecteur, un goût de trop peu. Dommage, parce que le polar, divertissant, bien écrit et solidement recherché, suffisait largement au plaisir de la découverte d’un nouvel auteur.

Martin Michaud, Les Ames Traquées, Editions First

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