Promesse (La)

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Ex-flic as de la police de Melbourne, Darian Richards s’est retiré dans un coin perdu du Queensland, meurtri par la vie, gravement blessé par balle, épuisé par des années de traque de criminels dont le dernier a réussi à lui échapper. Alors qu’il imagine se faire oublier, des jeunes filles disparaissent une à une. Toutes identiques, très jeunes, très blondes. La police locale ne semble pas très motivée pour rechercher les disparues et mène l’enquête mollement. Pour Darian, c’en est trop : il doit intervenir, ne serait-ce que pour apporter la paix aux familles éplorées, chose qu’il n’a pas su faire avant son départ de Melbourne. Mais les flics locaux vont voir son intrusion d’un mauvais oeil…

Après L’affaire Isobel Vine, La promesse est le deuxième roman de l’auteur publié par les éditions Sonatine, chronologiquement en fait la toute première histoire de l’ex-flic (Isobel étant sa quatrième aventure…). Richards y est présenté comme le Harry Bosch au pays des kangourous et Cavanaugh comme le Connelly australien. La comparaison semble tout de même un peu excessive. Si, comme le célèbre Harry Bosch, l’ex-flic australien a son côté obscur, il apparait plus rude, plus âpre et désabusé que ne l’est son homologue américain. Il est surtout prêt à toutes les extrémités pour parvenir à arrêter le criminel, n’hésitant pas à se servir des personnes qui l’entourent. Richards a depuis longtemps franchi les limites…

Le style d’écriture, quant à lui, m’a plutôt rappelé celui de James W. Hall et de son personnage, Thorn, dans Marée rouge. Il m’a fait penser aussi, par son côté désabusé, au shérif John Gaines dans l’excellent Les neuf cercles de Roger Ellory. Fluide, il possède ce côté sec et rugueux qui colle à l’ambiance du roman, l’auteur passant du point de vue du policier à celui du tueur, un personnage assez imbu de sa personne, jusqu’à la confrontation finale, finalement presque anodine par rapport à la tensions des chapitres précédents.

Aucun temps mort n’est à déplorer. Le seul bémol que je formulerais tient aux variations de temps sur une même page, où le récit passe aussi bien du présent au passé et à l’imparfait. Un peu déroutant par moment, même si cela ne provoque pas de coupure dans la lecture. Lu en quelques jours, La promesse est du coup un des polars les plus originaux qu’il m’ait été donné de lire ces derniers mois. Sonatine a décidément le chic pour dénicher et traduire des romans particulièrement bien enlevés, et je ne saurais que trop vous conseiller de vous précipiter dessus.

 

La promesse de Tony Cavanaugh,  Sonatine Editions,  22 €

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