Légende de Beowulf (La)

Réalisateur: 

Dangereuse sous tous rapports



La couleur du mensonge

En des temps lointains dans les contrées sauvages du Royaume du Danemark, une monstrueuse créature, nommée Grendel, s’en prend aux sujets du Roi Hrothgar. Chaque nuit, elle attaque le Palais et dévore de nombreux innocents. Personne n’arrive à lutter contre cette terrible malédiction dont semble être victime Hrothgar jusqu’au jour où Beowulf, un valeureux guerrier, se présente à la Cour du Roi et lui assure pouvoir venir à bout du monstre. A la nuit tombée, Grendel attaque de nouveau le château et après un combat épique, Beowulf prend le dessus sur son adversaire et lui arrache un bras. Bien que grièvement blessé, Grendel arrive à s’enfuir et part se réfugier dans son antre avant de rendre l’âme dans les bras de sa mère bien-aimée. Beowulf, qui l’a suivi, va alors se retrouver face à la mère de Grendel, rendue folle de rage, suite à la perte de son fils adoré. Peu de temps après, Beowulf rentre au Palais avec la tête de Grendel en guise de trophée de chasse et affirme avoir également tué la mère du monstre sans toutefois en apporter la moindre preuve. Le Roi Hrothgar n’est pas dupe de ce mensonge mais ne peut pas faire éclater la vérité au grand jour sans dévoiler le lourd secret qu’il cache à tout le monde depuis tant d’années. Acclamé en vainqueur, Beowulf devint vite légendaire à travers tout le royaume et, partout, on se mit à chanter son incroyable bravoure face au maléfique Grendel. Un demi-siècle plus tard, Beowulf, devenu Roi à son tour, va se retrouver, lui aussi confronté, aux féroces attaques d’un gigantesque dragon.



Sexy beast

Le scénario, qui est l’œuvre du tandem Neil Gaiman - Roger Avary, revisite l’histoire du plus ancien des poèmes épiques écrit en langue anglaise en nous plongeant dans l’ère lointaine et tumultueuse où des héros conquérants combattaient avec bravoure toutes sortes de monstres et de dragons. Le film allie les prestations d’un casting hors pair aux toutes dernières avancées en matière de "performance capture". Trois ans après Le Pôle Express, la technique a encore progressé et on retrouve donc maintenant sur nos écrans un rendu des personnages encore plus réaliste qu’auparavant par le biais des “clones” 3D des acteurs qui ont interprété leur rôle en “live” sur un plateau, d’une façon proche de celle d’une représentation théâtrale shakespearienne, tout en étant revêtus de leurs combinaisons spéciales munies de centaines de capteurs. Toutefois le résultat reste encore assez inégal. En effet, si les clones d’Anthony Hopkins, de Ray Winstone et d’Angelina Jolie sont particulièrement réussis, ce n’est malheureusement pas le cas de John Malkovich, même s’il n’y a, bien sûr, rien à redire sur sa prestation d’acteur. Quant au personnage du monstre Grendel, interprété par Crispin Glover, on ne peut évidemment pas s’empêcher de faire la comparaison avec Gollum, qui reste encore et toujours LA référence du genre.


Si l’utilisation de la technique employée par Zemeckis permet, entre autre chose, de pouvoir modifier à loisir la physionomie d’un acteur par l’intermédiaire de son double en 3D (c’est ainsi que Ray Winstone se retrouve ici nettement plus svelte en Beowulf que dans la réalité et doté, de surcroît, d’un corps d’athlète), on continue toujours à se demander quel est le véritable intérêt de l’utilisation de la "performance capture" dans la mesure où un logiciel d’ordinateur, aussi perfectionné et sophistiqué soit-il, ne pourra jamais intégralement rendre toute la complexité des sentiments éprouvés par un humain ? Dans ces conditions, pourquoi ne pas avoir choisi de tourner le film avec les procédés utilisés par Peter Jackson pour sa trilogie sur Le Seigneur Des Anneaux ou Zack Snyder pour 300 puisque ceux-ci ont largement fait leurs preuves en ce qui concerne le rendu d’un univers d’Heroïc Fantasy avec leur galerie de monstres fantastiques et autres créatures démoniaques ? Quant au problème du vieillissement extrême d’un personnage au cours d’une même histoire, ce qui est le cas ici de Beowulf que l’on voit à 50 ans d’intervalle entre le début et la fin de l’histoire, il pouvait aussi être réglé de façon tout à fait traditionnelle, la preuve étant celle du personnage de la méchante sorcière Lamia interprétée par une Michelle Pfeiffer parfaitement crédible en très vieille femme dans le récent Stardust (écrit lui aussi par Neil Gaiman).

La Légende De Beowulf

Réalisation : Robert Zemeckis

Avec : Ray Winstone, Anthony Hopkins, John Malkovich, Robin Wright Penn, Brendan Gleeson, Crispin Glover, Alison Lohman, Angelina Jolie.

Sortie le 21 novembre 2007

Durée : 1 h 53

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