Igor

Réalisateur: 

La folie du Roi Malbert



Le diabolique Dr Schadenfreude

A Malaria, pays plongé en permanence dans l’obscurité qui vit sous la coupe du despotique Roi Malbert, ce sont les Inventions Maléfiques qui assurent la prospérité de la population. Les inventeurs de ces créations maléfiques sont les Savants Fous qui représentent la classe dominante du pays. Ils sont aidés dans leurs travaux par leurs assistants, les “Igors”, tous de malheureux bossus dont le tragique destin est d’obéir aveuglément à leurs Maîtres.


Le héros du film est l’un de ces irremplaçables assistants qui rêve de devenir, à son tour, un Savant Fou. En quête de reconnaissance, il se livre secrètement à des expériences interdites dans le laboratoire de son Maître, entouré de deux compères : Brain (un cerveau en bocal pas très futé) et Rapidos (un lapin immortel complètement déjanté qui passe son temps à essayer de mettre fin à ses jours mais sans jamais y parvenir). Dans le but de remporter le Grand Prix à la Foire annuelle des Savants Fous, ce qui lui permettrait de s’émanciper et, peut-être même, de conquérir la femme de ses rêves, Heidi, Igor a voulu fabriquer le plus féroce de tous les monstres mais, à cause d’un malencontreux défaut de fabrication, il a créé Violette : une gentille créature très fleur bleue qui rêve de devenir comédienne. Pour couronner le tout, Igor et ses acolytes devront déjouer le sinistre complot ourdi par le diabolique Dr Schadenfreude qui est prêt à toutes les vilenies pour s’emparer du pouvoir.

Les grandes espérances

Igor est une déclinaison loufoque du thème du Dr Frankenstein (et autres savants fous) qui joue sur les codes des films d’horreur tout en leur rendant hommage au travers d’une vision décalée. Le scénario se décline à plusieurs niveaux : allégorie politique sur les citoyens qu’on maintient sciemment dans l’ignorance pour mieux les manipuler, allégorie sur la cruauté et l’individualisme de notre monde moderne, évocation des “monstres” et de la façon dont on les perçoit, etc.


Cette fable intemporelle se déroule dans un univers très particulier (sorte de mélange incongru entre l’époque médiévale, l’Angleterre gothique et le style pop des sixties) où prédomine une palette de couleurs désaturées et où évoluent des personnages dont le graphisme est très différent de ce qu’on voit habituellement dans des films d’animation. L’opposition entre les décors anguleux et les personnages aux formes arrondies souligne la dualité des différents protagonistes qui ont chacun un rêve qui lui est propre. Si l’humour noir, décalé et cynique, est bien présent, on regrettera toutefois que le personnage de Rapidos n’ait pas été mieux exploité et que certaines séquences soient d’un goût quelque peu douteux (celles où figurent les enfants aveugles).

Igor

Réalisation : Tony Leondis

Film d’animation avec les voix de : John Cusack, Steve Bucesmi, Christian Slater, Jennifer Coolidge, John Cleese, Sean Yates, Eddie Izzard, Molly Shannon

Sortie le 17 décembre 2008

Durée : 1 h 20

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