Hotspots

Auteur / Scénariste: 

Une famille russe est sauvagement assassinée dans son restaurant. L’enquête est confiée au groupe Klein de l’antenne P.J de Nice. En quelques semaines, ces flics de pointe vont être confrontés à une série de meurtres, tous sur le même mode opératoire, mais sans lien apparent et toujours plus abjects. Une cadence infernale… Si toutes les scènes de crime mettent en évidence un homme aussi violent qu’ordonné, le manque d’indices empêche toute avancée. Cependant, l’ombre du psychopathe et du tueur en série commence à planer sur ces multiples affaires qui, bien vite, n’en font plus qu’une.

 

C’est le deuxième roman d’Éric Oliva que je lis — alors que je crois les avoir presque tous —, après Coïncidences, une très belle histoire sur laquelle j’avais un peu travaillé en tant que bêta-lectrice il y a quelques années.

Comme le titre n’évoquait pas grand-chose pour moi, je suis allée vérifier sa signification sur internet, où j’ai trouvé plusieurs définitions. Aidée par l’image de la couverture représentant un téléphone portable, j’ai vite éliminé la zone terrestre ou marine possédant une grande richesse de biodiversité et particulièrement menacée par l’activité humainela région dont l’activité volcanique intense est due à des remontées chaudes de manteau, tout comme l’infection de la peau aussi appelée pyodermite, notamment chez les chiens. Même si la machine virtuelle d’Oracle me semblait très intéressante en tant que sujet de roman, et bien que je n’aie rien compris à son utilisation et encore moins à son fonctionnement, j’ai supposé qu’il s’agissait plutôt de la borne Wifi servant d’accès à internet sans fil. Alors, juste une chose, ne me prenez pas non plus pour une débile ou une antiquité : je savais bien que ces bornes existaient — il m’arrive comme tout le monde de m’en servir de temps à autre —, c’était uniquement leur nom que je ne connaissais pas.

Ce que j’apprécie dans les polars, c’est surtout le réalisme des affaires, des enquêtes, du travail et de la vie de flic. Alors, quand je lis des romans qui ont été commis par des policiers, je suis servie. À ce niveau-là, le vécu confère obligatoirement du réalisme et de la crédibilité à l’intrigue en elle-même et à tous les petits détails qui permettent de s’imaginer dans le contexte, de s’immerger dans l’histoire et, si ce n’est de comprendre, d’imaginer un tant soit peu toute la complexité que peut revêtir une enquête de police. Dans Hotspots, j’ai fait carton plein : j’ai eu l’impression de suivre réellement l’enquête du début à la fin, de la voir exposée sous toutes ses coutures, d’en distinguer les arcanes au plus près, d’en ressentir les heures interminables et fastidieuses, les lenteurs administratives, les moments où elle piétine, voire patauge, les déceptions, les scènes macabres dans toutes leur horreur, mais également les montées d’adrénaline, les flashs de lucidité, l’excitation produite à chaque avancée notable. Tout est là, raconté, mais surtout exprimé, ressenti, tangible… crédible.

Je reconnais cependant que j’ai moins apprécié le détail des scènes de crime et surtout la description de certains meurtres ; ceux qui me connaissent le savent : le gore n’est pas ma tasse de thé, mais ces passages raviront, j’en suis sûre, les amateurs et amatrices d’hémoglobine et d’entrailles fumantes. Car ce polar est aussi un thriller, qui distille tension, stress et frissons d’horreur. Le suspense est savamment entretenu, les pièces du puzzle s’imbriquent parfaitement une à une, et si l’identité du coupable n’a pas vraiment été une surprise pour moi, la fin, elle, m’est apparue poignante et m’a tiré les larmes aux yeux.

Pour terminer, je dirai que Hotspots n’est pas que le récit d’une enquête captivante très bien menée, mais aussi un texte fort bien écrit. La plume d’Éric Oliva est en effet accessible à tous mais travaillée, avec un vocabulaire plutôt recherché, et offre une lecture très agréable dans un niveau de langue souvent soutenu. Et en alliant la qualité du contenu à celle du contenant, l’auteur nous procure un solide polar à dévorer sans modération.

Parue sur Beltane (lit en) secret

 

Hotspots, Eric Ooliva, Lucien Souny, 7,50 €

Type: