Galaxies Nouvelle Série n°18

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A nouveau, un numéro particulier. Cette fois, il publie les nouvelles lauréates d’un concours lancé par le Ministère français de la Défense, qui a voulu consulter les auteurs de SF sur le thème du réchauffement climatique. En voici le résultat, en neuf nouvelles (la dixième, de Jean-Louis Trudel, a déjà été publiée dans Galaxies n° 3).

Le premier prix, Gulzar Joby l’a emporté pour « J’atteindrai le Pôle Nord », le journal d’une jeune Algérienne voyageant vers la banquise artificielle. Le deuxième à Michèle Laframboise, écrivaine québécoise qui avait obtenu le prix Solaris 2010 pour ce texte, altier et poétique, « Monarque des glaces », voyage épique d’un homme volant.

Les sept autres nouvelles sont simplement distinguées, sans numérotation de prix spécifique. « La Révolte des enfants du soleil » de Julie Conseil, fort bien écrit, nous plonge dans l’univers d’Astory, un jeune homme génétiquement modifié qui vit bourgeoisement sous terre. Le voici appelé au service militaire et envoyé en Antarctique. Une révolte scellera son avenir. Claude Ecken, dans « Dernier convoi », se fera très théorique (« Nous sommes tous complices. Nous déplorons les torts causés à la planète (…) à condition de ne pas toucher à notre qualité de vie »). Toutefois, il ne tombe pas dans le prêchi-prêcha écolo. Le récit, brillant, se base sur un simple dialogue entre un vieux magnat industriel et une jeune militante de Greenpeace sur fond d’explosion d’une plateforme en pleine mer. Mais qui l’a coulée ? « Thul, le dernier », de Noé Gaillard, décrit la détresse des derniers Inuits. « Oranges amères » de Raymond Iss, évoque la vie d’esclaves maliens dans les mines d’Aquitaine, « L’Attaque du convoi » de Laurent Salipante, l’enjeu du transport de l’eau. Tous ces textes, plutôt noirs et désespérants, sont heureusement contrebalancés par celui, optimiste, de Jonathan Paglialunga, « Eclipse » lequel évoque une solution technologique aux dérèglements climatologiques engendrés par l’Homme, par le biais de la production d’une molécule qui absorbe le dioxyde de carbone. Un peu hard-science, mais diablement encourageant, pour une fois.

Le numéro se conclut sur la petite étude d’un curieux roman de Fernand Kolney de 1905, « L’Amour dans 5.000 ans ».

Signalons enfin l’insolente beauté de la couverture de Mandy, représentant une immense ville sous globe.

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