Friday Black

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Premier livre d’un jeune auteur américain d’origine ghanéenne de 28 ans, ce recueil de 12 nouvelles est une pure merveille littéraire. Je n’utiliserai pas le mot « pépite » tant il est galvaudé, mais j’avoue qu’il y avait longtemps que je n’avais pas éprouvé un tel enthousiasme en m’attaquant à cette lecture.

Entre dystopie, phénomènes sociaux et fantastique, Nana Kwame Adjiei-Brenyah nous trousse d’abord et avant tout les dégâts d’une société consumériste, violente et individualiste, où domine encore la notion de classe, pour ne pas dire plus… une forme de racisme ordinaire. On passe ainsi à un procès pour un crime éminemment raciste, une famille dont le fils n’a pas eu la chance d’obtenir les « améliorations » nécessaires pour évoluer et qui passe pour un perdant, un homme qui converse avec les deux foetus de sa compagne, une société de jeux du futur où les gens payent pour tuer virtuellement ceux par qui ils se sentent menacés parfois sur un simple regard, des vendeurs un jour de promotion qui attendent les clients transformés en véritables zombies bruyants et abêtis qui se battent pour obtenir l’objet de leur rêve (Black Friday, Friday Black, le titre du livre), un type qui tue une personne au hasard parce qu’il ne supporte plus qu’on le traite de gros lard…

Chaque nouvelle est originale et montre la maîtrise littéraire de l’auteur. Avec toujours, encore, la mise en avant des dérives de notre culture actuelle. Un premier ouvrage qui fait mouche, et qui laisse augurer de la future puissance littéraire de l’auteur. Un livre dont mon enthousiasme me pousse à vous encourager à vous le procurer d’urgence !

je remercie les éditions Terre d’Amérique/Albin Michel pour leur confiance.

Nana Kwame Adjiei-Brenyah - Friday Black - Editions Albin Michel/Terre D’Amérique - Janvier 2021 - 21,90€

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