Frank Miller et Sin City : le fond


Lorsque Robert Rodriguez décida de se lancer dans la transposition cinématographique de l’univers graphique de Sin City, il lui fallut tout d’abord choisir les volumes, parmi les sept écrits et dessinés par Frank Miller, autour desquels il allait construire son film. C’est ainsi, qu’après mûre réflexion, il sélectionna au final trois histoires (Sin City, Le Grand Carnage et Cet Enfant De Salaud) dont les récits s’entremêlent.

Dark city


Sin City est la ville (imaginaire) des États-Unis qui détient le plus fort taux de criminalité. Dans cette ville, où règnent en Maître le vice et le péché, cohabitent des assassins psychopathes, des violeurs pédophiles, des politiciens véreux, des flics ripoux, des brutes épaisses, des bourreaux implacables, des losers sur lesquels la malchance s’acharne, des strip-teaseuses et des prostituées.

C’est un monde sans pitié régi par les plus viles pulsions, dans lequel il n’est pas vraiment question pour les “héros” (ceux qui s’accrochent encore à un soupçon de moralité, à de vains espoirs et à leurs rêves d’amour brisés) d’œuvrer pour le Bien mais plutôt de gérer, au mieux, le Mal. Certains ont une soif de vengeance inextinguible tandis que d’autres recherchent désespérément leur salut. Dans cet environnement hyper violent, on ne trouve que des âmes torturées et des corps dont le seul but semble d’être capable d’encaisser toujours plus de coups. Les habitants qui arrivent à survivre à Sin City sont ceux qui se sentent à l’aise dans cet univers corrompu et qui le respecte même, d’une certaine façon, tout en restant loyaux les uns envers les autres.
Toutes ces destinées sont, plus ou moins, liées entre elles par histoires d’amour interposées et elles évoluent au cœur de cette ville sombre, qui est elle-même un personnage, à part entière. Tous les péchés du monde semblent avoir pris possession de la ville où il pleut continuellement. Sin City est une ville où tout apparaît en noir et blanc. Dans cet univers de noirceur absolue, les quelques rares tâches de couleur présentes ne font que dénoter encore plus.

Dernier round

La 1ère histoire (Sin City) concerne Marv, une brute épaisse pas très finaude qui n’a pas tous les jours l’occasion de voir une superbe fille comme Goldie accepter de sortir avec lui mais la chance l’abandonne vite. En effet, lorsqu’il se réveille le lendemain matin, après une soirée bien arrosée et une nuit particulièrement agitée, il découvre la jeune femme morte dans son lit tandis qu’une escouade de policiers tambourine à sa porte pour l’arrêter. Fonçant dans le tas, il arrive à leur échapper de justesse. Se sentant coupable de n’avoir pas pu empêcher cette terrible tragédie, Marv part à la recherche du meurtrier. Aidé de Lucille, son contrôleur judiciaire qui l’aide à garder son calme en le bourrant de médicaments, il arpente les rues de Sin City en quête d’indices. Son enquête le conduit dans le quartier des prostituées où il rencontre Wendy, la sœur jumelle de Goldie qui est persuadée qu’il est l’auteur du crime, ainsi que dans une ferme située en dehors de la ville où il va devoir affronter Kevin, un mystérieux individu qui a un faible pour la chair fraîche.

Destins violés




Cet Enfant De Salaud
relate le calvaire de John Hartigan, un policier qui, à quelques heures de prendre sa retraite anticipée en raison de problèmes cardiaques, obtient un tuyau lui permettant de sauver, in extremis, la vie de Nancy Callahan, une fillette de 11 ans séquestrée par un dangereux pédophile. Contre l’avis de son partenaire, Hartigan décide d’agir sans attendre les renforts et découvre que le kidnappeur en question n’est autre que le fils du Sénateur Roark, puissant homme politique local mais complètement pourri jusqu’à la moelle. Pris dans un piège infernal pour avoir empêché “Junior” d’agir à sa guise, Hartigan est emprisonné sous un prétexte fallacieux tandis que sa réputation de flic intègre est allègrement traînée dans la boue.
Huit ans plus tard, il retrouve Nancy, devenue désormais une superbe jeune femme, mais ses démêlés avec la famille Roark sont malheureusement loin d’être définitivement réglés. Contrairement à ce que le policier pensait Roark Jr semble toujours bien en vie, même s’il est complètement défiguré au point d’être désormais surnommé le “Bâtard Jaune” et le Sénateur n’a pas fini de faire payer le prix fort à Hartigan.

Les bas fonds

Le Grand Carnage se réfère au tome précédent (J’Ai Tué Pour Elle) dans lequel le photographe Dwight retrouvait son ancien amour Ava, une femme fatale qui l’amènera à tuer son riche mari tout en lui faisant porter le chapeau. Après s’être sorti de ce sale pétrin avec l’aide de Marv et avoir subi une opération de chirurgie esthétique, il mène désormais une vie aussi peinarde que possible à Sin City dans les bras de Shellie. Un soir cette dernière reçoit la visite musclée de son ex, John Rafferty. Dwight ne peut
s’empêcher de corriger cette brute et s’attire, du coup, de nouveaux ennuis. Il part alors se réfugier auprès de Gail, dans la vieille ville, chasse gardée des prostituées de Sin City, mais il ne faudra pas longtemps à Rafferty, aidé de ses hommes de main, pour investir le quartier afin de réclamer vengeance. Il n’hésite pas à proférer des menaces pour retrouver Dwight, poussant ainsi les prostituées à répliquer violemment. Une fois les intrus trucidés par l’implacable Miho, les filles de Gail découvrent que Rafferty était en fait un policier ripoux et que son meurtre risque fort de mettre définitivement fin à la fragile trêve, instaurée entre la police et les prostituées. C’est alors que Gail est trahie par Becky, l’une de ses protégées, puis livrée entre les mains de Manute, un exécuteur implacable travaillant pour des gens peu scrupuleux qui veulent à tout prix mettre le quartier sous leur coupe.

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