Fiole au cerbère (La)

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Presque 40 ans que j’attendais la parution en France d’une traduction de ce roman que signalait, déjà, Jacques Sadoul dans son Histoire de la Science-Fiction et que connaissaient et appréciaient autant que les amateurs américains qui, après la parution en 1918, en ont eu plusieurs rééditions, en particulier celle de 1952 qui a révélé aux amateurs le vrai nom de l’autrice, Gertrude Barrows Bennett, disparue en 1948, alors qu’ils croyaient que Francis Stevens était un pseudonyme d’Abraham Merritt. Il est vrai que celui-ci s’était investi dans la reparution de certaines œuvres parues entre 1916 et 1923, et que la ressemblance de certaines de ses œuvres avec celles de F. Stevens est assez marquée.

 

Après Le coffret des abîmes, roman fantastique, et La citadelle de la peur, roman de fantasy, les lecteurs français non anglophones peuvent donc découvrir grâce à une excellente traduction de Michel Pagel et cette publication ce roman de science-fiction qui raconte le voyage, grâce à une poudre inventée, nous l’apprendrons à la fin, par un savant américain, vers un futur possible, profondément dystopique. En ouvrant un flacon de cristal supposé contenir une mystérieuse « poudre du purgatoire », trois personnes, l’ex-avocat Robert Drayton, le colosse irlandais Terence Trenmore et sa sœur Viola, se trouvent projetés, après être passés dans un monde fantastique, Ulithia, dans une Philadelphie transformée, ils découvriront comment, en un gigantesque pénitencier dirigé par une caste de privilégiés qui se font appeler Serviteurs de Penn. Mais ils ne vont pas se laisser faire...

 

Je pourrais énumérer les autres lecteurs que ce roman a passionnés avant ou après moi, mais ce serait sans doute inutile. Lisez-le, découvrez comment, en 1918, Gertrude Barrows Bennett a inauguré le thème des futurs possibles ou celui des mondes parallèles. Jacques Sadoul ne s’était pas trompé en lui consacrant une demi-page de son Histoire de la SF et en publiant un autre récit de Francis Stevens, L’île amie, dans ses « Meilleurs Récits de Famous Fantastic Mysteries ». Jean-Pierre Laigle avait publié L’horreur invisible dans Antarès, Wendigo a publié Le piège elfique, mais il reste un certain nombre de romans et de nouvelles à traduire, dont quelques-unes que j’ai traduites (Le cauchemar, L’étrange expérience de Thomas Dunbar, Derrière le miroir), au cas où cela intéresserait lecteurs ou éditeurs, et d’autres que je n’ai pas traduites (Sunfire, Sérapion) ou pas encore lues, comme Avalon et Le labyrinthe.

 

La fiole au cerbère, de Francis Stevens (Gertrude Barrows Bennett), traduction de Michel Pagel, Marie Barbier, 2022, 328 p., couverture de Jean-Michel Nicollet, 16€, ISBN 978-2- 49147-33-4

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