Féline (La)

Jacques Tourneur, réalisateur français, s’embarque pour Hollywood en 1934 afin d’entamer une nouvelle carrière, où le fantastique tiendra une place de choix. Et c’est ainsi qu’en 1942, il nous offre le film « Cat people » que les cinéphiles francophones connaissent sous le titre « La féline ».


Irena, jeune émigrée serbe aux USA, rencontre Olivier, un architecte naval. Cela pourrait être le début d’un banal film dit « d’amour » ou « sentimental ». Mais il se trouve qu’Irena est issue d’un village de Serbie où une vieille légende affirme que les habitants « ont été ravis par le Mal ». Ce n’est pas une petite affaire, car à cause de cette croyance, les femmes auraient le pouvoir de se transformer en panthère lorsqu’elles embrassent leur amoureux. Irena et Olivier s’étant mariés, cette menace a forcément des répercussions sur leur vie de couple. Le mari fort ennuyé cherche l’aide d’un psy qui va hypnotiser la jeune femme, mais celle-ci met un terme à la cure. Là-dessus une certaine Alice va faire son apparition, ce qui complique encore plus la relation du couple, et comme les félins sont relativement jaloux…
Mais il y aura des rebondissements et au final ne trépasse pas qui l’on croit.

Ce film avait été programmé sur une chaîne hexagonale pendant ma longue période d’abstinence télévisuelle qui a duré presque 9 années. Et j’avoue que la lecture du scénario avait failli me faire craquer et rechuter déjà à ce moment-là.


Mais qu’à cela ne tienne, j’ai pu me procurer le DVD il y a quelques mois, et grande fut ma déception. Certes il y a des idées dans ce film. Mais lorsque l’on est comme moi, friand de fantastique qui prend sa source dans le quotidien le plus banal, et en plus amateur de gros chats, on a quelques exigences. L’histoire aurait mérité d’être traitée plus subtilement. Bon, je vous rassure, on n’a en tout cas quand même pas droit à la panthère qui ressuscite au moins trente fois avant de trépasser pour de bon, comme dans tous les navets fantastiques américains qui se respectent. De ce côté-là, Jacques Tourneur n’est pas contaminé. Mais il est vrai que si, à la place des USA, il avait choisi par exemple les brumes de Flandre où a sévi un certain Jean Ray, il aurait peut-être traité le sujet autrement et nous aurions eu droit à un chef-d’œuvre.

Enfin, ce film reste un classique du cinéma en général, et du fantastique en particulier, et à ce titre il mérite d’être vu, pour que chacun se fasse sa propre opinion.

Sections: 
Type: