Embrasser le bouc

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Ce roman, paru en 2005, mais de traduction récente, me vaut ma troisième visite de l’au-delà cette année, après le roman nouveau L’outre-blanc d’Oksana et Gil Prou et la reparution chez Mnemos d’Ortog et les ténèbres, d’André Ruellan (Kurt Steiner). Et ces trois visites présentent un certain nombre de points communs en prétendant toutes trois imaginer une survie des esprits (âmes ?) des défunts sans pour autant accepter les versions liées aux religions établies. Les plus récents font aussi référence aux « résultats » apportés par les expériences de presque mort, mais l’essentiel en est l’idée que l’esprit ne disparaît pas avec le support matériel qui lui a donné naissance, le cerveau vivant.

 

Dans ce roman, la jeune Kit, chauffeur de bus à Reading, est confrontée à des manifestations d’un fantôme. Installée dans un hôtel résidentiel pour les chauffeurs de sa compagnie, qui a pris la place d’un bordel, elle est troublée par des images, des musiques et des attouchements qui s’avéreront tou(te)s lié(e)s à l’ancienne occupante de cette chambre, une prostituée sataniste. Ayant reconnu les musiques sur le walkman d’un étudiant, Stephen, elle va se lancer avec celui-ci dans la recherche du fantôme qui la hante et comment s’en débarrasser. Mais cette quête va les mener plus loin qu’ils ne l’avaient prévu.

 

Entre les réflexions matérialistes prêtées à Stephen et celles sociologiques et morales qu’exprime Kit, Stableford nous abreuve d’opinions assez caricaturales, dont hélas une partie du sel n’est accessible qu’à un Britannique. Disons que l’Angleterre n’est pas moins riche en querelles de clocher et de régionalismes que notre pays et que les opinions des Anglais sur leurs compatriotes d’une autre région sont aussi méprisantes que celles d’un Parisien sur un provincial et réciproquement. Kit se sent donc obligée de rappeler sans cesse que ce n’est pas parce qu’elle est chauffeur de bus et venue du Nord, qu’elle est plus idiote qu’un étudiant de Reading....

 

Cette promenade dans le fantastique et dans l’au-delà est somme toute assez distrayante et ne donnera prise à aucun cauchemar. Bon voyage dans les Brouillards des éditions Malpertuis.

 

Embrasser le bouc par Brian Stableford, traduit par Thomas Bauduret, Éditions Malpertuis, coll. Brouillards,  2016, 213p., couverture de Philippe Jozelon, 15€, ISBN 978-2-917035-44-3.

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