Dimension sexe

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Quelle idée folle qu'une anthologie mélangeant imaginaire et sexe ? Eh bien, oui, l'idée est folle, mais tellement nécessaire alors que les littératures de l'Imaginaire éludent bien souvent soigneusement le sexe. Entrez au cœur de cette anthologie assemblée avec soin où soldats et monstres spatiaux, centaures, triplés, démons, prêtres, etc., s'entremêlent pour vous proposer, à travers onze textes, un aperçu de l'Imaginaire dans ce qu'il a de plus sexy, voire carrément sexuel.

 

J’attendais cette anthologie, présentée par Thomas Riquet, avec curiosité et une certaine impatience. Non pas que je sois particulièrement libidineux et dépravé mais il faut avouer que le romancier de l’Imaginaire, pour des questions d’éthique et de (auto)censure, rabote bien souvent les scènes explicites écrites sous l’impulsion fougueuse du premier jet. J’avais hâte de découvrir ces nouvelles et comment le fantastique allait enrober le sujet principal et le sublimer.

La préface annonce un choix sélectif d’histoires bien croustillantes, mettant le sexe à l’honneur dans des récits très ambitieux, reléguant 50 nuances de Grey à la littérature jeunesse.

Avec une telle mise en appétit, j’avais des attentes en entamant la lecture. Elles ont été assouvies seulement en partie.

Je crève l’abcès dès maintenant. Le tout est plutôt divertissant et de bonne qualité… si on réussit à faire abstraction des coquilles. Certaines nouvelles sont en effet plutôt bâclées de ce côté-là. Entre les répétitions, les fautes d’accord, inversions de lettres, de mots, et lettres manquantes, je me suis demandé plus d’une fois si le projet n’avait pas été bouclé vite fait bien fait…

N’y allons pas par quatre chemins, dans l’ensemble c’est plutôt cru et salace. À ce niveau, le sexe est vraiment mis sur un piédestal dans diverses déclinaisons… et positions. La première histoire met en scène une femme esclave dans un contexte de domination. On poursuit en frôlant la bestialité, enchainant avec de l’inceste mêlé de fantastique. Vient ensuite une histoire un peu plus gore et démoniaque. La science-fiction s’en mêle, apportant une touche de technologie supplémentaire, etc.

Les thèmes de ces onze textes sont plutôt variés. Quelques nouvelles sont un peu plates, où les phrases obscènes préfabriquées s’enchaînent, abaissant le niveau à un récit pornographique qui, tout personnellement, manque un peu d’intérêt littéraire. Par contre,  d’autres sortent vraiment du lot, sublimant (comme attendu) le côté graveleux qu’une scène d’orgie pourrait avoir. Je mentionne tout particulièrement Quel bordel ! de Jean-Pierre Andrevon. Cette histoire bluffante, décalée et humoristique, ajoutée à un scénario bien ficelé, vaut le détour et hisse conséquemment la qualité.  

 

Dimension sexe par Pénélope Labruyère, Magali Couzigou, Élodie Meste, Guillaume Lemaître, Steve Di Giorgio, Jean-Pierre Andrevon, Fabien Clavel, Chris Duparc, Christian Vilà, Feldrik Rivat, Jacques Fuentealba, couverture par Mike Hoffman, Black Coat Press, collection "Rivière Blanche", février 2016, 224p, 17€, 978-1-61227-480-5

Lien externe : http://riviereblanche.com/dimsexe.htm

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