Devil's Reject (The)

Réalisateur: 

La horde sauvage


Depuis la mort de son frère, le shérif Wydell ne vit plus que pour se venger de l’épouvantable famille Firefly, composée de Captain Spaulding, de Maman Firefly et de leurs inquiétants rejetons : Otis, Baby et Tiny. Par un beau matin, bien décidé à les éliminer sans pitié et au mépris de la loi, Wydell encercle leur maison avec ses hommes. Dans la confusion générale, seuls Otis et sa soeur Baby parviennent à s’échapper et se réfugient dans un motel, perdu, loin de tout, où deux couples vont avoir le malheur de croiser leur route. Otis et Baby attendent avec impatience de retrouver leur père, Captain Spaulding, et en profitent pour tuer sans hésiter quiconque se dresse sur leur chemin. Aucun des deux camps n’arrêtera avant que l’issue ne soit définitive et absolue. Il est clair que Wydell et les Firefly iront jusqu’au bout et ne feront pas de quartier. L’affrontement sanglant ne fait que commencer et les événements vont vite dégénérer.

Les liens du sang


Si, régulièrement poussés par d’irrépressibles pulsions de meurtre, les Firefly n’épargnent personne, ils sont cependant farouchement loyaux les uns envers les autres, et font preuve d’un indéfectible attachement familial. Captain Spaulding, leur chef, est une sorte de clown triste mais doublé d’un “Mr. Loyal” envers les différents membres de son clan. Ce n’est pas parce que tous les membres de cette famille de dégénérés sont de véritables monstres (au moment de l’attaque du shérif, la cave de leur maison regorgeait de morceaux de victimes qu’ils avaient dépecées) qu’ils n’en sont pas moins “humains”. Au cours de la véritable guerre qui va les opposer aux forces de l’ordre, ces assassins sanguinaires vont, eux-mêmes, finir par devenir les victimes du shérif Wydell, que son désir de vengeance aveugle a définitivement et irrémédiablement fait basculer du “côté obscur”. Au fil de cette impitoyable cavale sanglante, Wydell devient littéralement obsédé par l’envie de faire subir toutes sortes de sévices aux Firefly afin de les faire souffrir de la même façon qu’ils ont fait souffrir leurs victimes.

Sans foi, ni loi


Dans The Devil’s Rejects, il n’y a pas de distinction réelle (au sens traditionnel du terme) entre le Bien et le Mal puisqu’ici le shérif, censé représenter le “Bien” et faire respecter la loi, ne pense qu’à se venger et finit par se comporter comme n’importe quel meurtrier sanguinaire. Les soi-disant “gentils” finissent par mal tourner et les “méchants” deviennent pires encore.

Rob Zombie mélange allègrement les styles (le thriller de meurtres en série, le film d’horreur, le road movie et le western) et s’en donne à coeur joie pour repousser encore plus loin les limites du genre (les seules qu’il se soit visiblement imposées sont celles qui lui ont été accordées par la censure). Il ne nous épargne (quasiment) rien du calvaire des innocentes victimes sadiquement torturées, tant physiquement que psychologiquement, puis massacrées avec un “malin” plaisir par cette bande de psychopathes amoraux, brutaux et particulièrement sadiques (la scène la plus délirante du film étant certainement celle où une jeune femme traumatisée, sur laquelle ses tortionnaires ont poussé le vice jusqu’à coller la peau du visage de son mari sur le sien, arrive à leur échapper et s’enfuit en hurlant de terreur mais finit par se faire littéralement écrabouiller par un semi-remorque roulant à vive allure).

The Devil’s Rejects se démarque incontestablement par rapport aux autres films du genre en étant tout à la fois trash, déjanté, irrévérencieux, politiquement très incorrect, violent, cruel et gore. Cette application à la lettre de la Loi du Talion est ici poussée à son paroxysme et les divers protagonistes de ce road movie sanguinolent se livrent avec un plaisir malsain aux pires exactions et aux actes les plus dépravés, en toute impunité.

Cette sorte d’incroyable “Freak Show” est, au bout du compte, transgressif parce que sans concession, viscéral, déroutant et dérangeant parce que le spectateur ne peut s’empêcher d’y prendre un certain plaisir (en raison de l’humour macabre) et finit même par trouver attachants les membres de la famille Firefly. En outre, Rob Zombie en profite pour dresser, de façon détournée, un portrait de l’Amérique (très, très) profonde et des Rednecks qui la peuplent. Les acteurs sont réellement plus “vrais que nature” et font merveille dans leurs rôles respectifs. Âmes sensibles s’abstenir.

Josèphe Ghenzer

The Devil’s Rejects

Réalisation : Rob Zombie

Avec : Sid Haig, Bill Moseley, Sheri Moon Zombie, William Forsythe, Matthew McGrory, Leslie Easterbrook, Geoffey Mewis.

Sortie le 19 Juillet

Durée : 1 h 48

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Commentaires

déchire cte film rien a dire vive danny trejo