Dernier été en ville (Le)

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"Si l'on est ce que l'on est, ce n'est pas grâce aux personnes que l'on a rencontrées mais à celles que l'on a quittées."

Rome, fin des années 1960. Installé depuis quelque temps dans la capitale, Leo Gazzarra vit de petits boulots pour des journaux et côtoie les cercles intellectuels et mondains. Dans cette ville magnétique où il ne parvient pas à trouver sa place, il se laisse aller à des nuits souvent alcoolisées. Le soir de ses trente ans, il rencontre Arianna. La jeune femme, exubérante, à la fois fragile et séductrice, bouleverse le quotidien de cet homme en pleine dérive existentielle.

 

Ce roman, paru en 1973, est l'exact contraire des films vantant la vie à l'italienne, qu'il s'agisse de La dolce vita ou de Vacances romaines. Ici, l'argent qui coule à flots pour certains ne sert qu'à augmenter le fossé qui les sépare de la plèbe. Leo croit, le temps d'un été, qu'il va pouvoir trouver sa place dans cette petite frange de la bonne société romaine, bourgeoise, intello et faussement accueillante.

Au contraire du Nick Carraway de Gatsby le magnifique, Leo est trop paumé, trop fragile pour savoir comment se préserver de ce monde éblouissant et des sirènes qui l'attirent. Arianna est terriblement égocentrique, se contrefichant pas mal des dégats qu'elle peut provoquer ici et là. Elle se contente de voguer dans un univers où elle sait qu'elle retombera sur ses pattes, protégée par l'argent.

De la rencontre de ces deux âmes si différentes ne peut sortir rien de bon, même dans un cadre aussi enchanteur et enchanté qu'un été romain. La ville semble s'ouvrir pour Leo, l'inviter à profiter d'elle. Mais il n'arrive qu'à en explorer les recoins les moins reluisants, se perd dans ses bouges, ne sait pas comment savourer ses journées caniculaires autrement que dans un coma semi éthylique.

J'ai trouvé l'histoire très belle, en dépit d'une lenteur paresseuse. Mais je n'ai pas réussi à m'attacher à Leo, à cause de la traduction un peu vieillotte ? Heureusement, la fin, âpre et inattendue, rattrape largement les passages un peu agaçants du roman.

 

Le dernier été en ville de Gianfranco Calligarich, Folio, ISBN 978-20729663629, 7,60 €

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