Ce que je n'oserai jamais te dire...

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Je remercie les éditions Michel Lafon de m'avoir permis de redécouvrir cet auteur à travers son deuxième roman, Ce que je n'oserai jamais te dire..., qui fut un beau moment de lecture, préférable au premier,  bien qu'il ait été assez délectable également.

Ce deuxième récit de Bruno Combes me tentait depuis l'annonce de sa sortie. Seulement si tu en as envie..., son premier roman paru chez Michel Lafon, était dans ma boîte aux lettres à peine quelques mois auparavant, j'en avais apprécié la lecture mais avais relevé pas mal de défauts. J'avais donc hâte de parcourir ces nouvelles pages, où j'allais découvrir comment l'auteur avait évolué.

Nos protagonistes principaux sont merveilleusement bien décrits psychologiquement parlant, un point qui m'a charmée par le réalisme des actions, des réactions et des émotions. J'ai tout de même relevé quelques petits points un peu embêtants, mais emportés dans le tout et donc non dérangeants. Joy, notre jeune mariée, disparaît subitement. Par sa vraisemblance d'esprit, on devine presque dès le début le pourquoi, le comment, ce qui malheureusement enlève un certain charme à l'histoire, dû à son mystère manquant... Pourtant, difficile de combiner de vraies surprises dans un récit de romance dramatique réaliste tout en gardant un personnage cohérent. Guillaume m'a fait un peu le même effet, parfois trop fleur bleue tout de même, mais réellement attachant et dont on découvre les pensées avec minutie et réserve à la fois.
J'ai peu vu de personnages secondaires, mais ceux sur qui l'auteur s'attarde m'ont beaucoup touchée. Je m'y suis attachée et ai réellement regretté lorsqu'ils s'en sont allés. Petite pensée pour Louis, personnage effacé et pourtant si important. J'aurais aimé connaître un homme comme lui, voire d'en rencontrer un prochainement !

L'écriture, par contre, m'a vraiment comblée. Simple et recherchée, froide et émotive, suivant le contexte, elle a su s'adapter au genre, aux acteurs du récit et aux événements, le tout en restant cohérente et agréable à lire.

Un autre point m'a marquée, alors qu'il m'angoissait au premier abord. Le récit est conté en deux narrations, permettant au lecteur de se plonger totalement dans l'écrit. Ces narrations sont différentes en lieu mais aussi en temps. Les aventures de Joy peuvent être décrites sur un mois, celles de Guillaume par la suite sur trois jour - et inversement -, et pourtant l'auteur les combine à merveille : les événements communs aux jeunes mariés se recoupent parfaitement et le lecteur ne se perd dans l'espace-temps à aucun moment.

Vraiment, seul un point m'a fortement dérangée, et pas quelque chose d'anodin... Le manque de mystère, comme cité plus-haut, est certes compréhensible, mais rend le récit très long. Sur les 350 pages, 100 sont utilisées pour décrire la cérémonie et la fuite de Joy, pourtant racontées en 3 lignes dans le résumé, ce qui est dommage et rend le tout lent. Le reste n'est que mise sur papier des idées que nous avions alors devinées. C'est le style et l'attachement aux personnages qui sauvent la situation et donnent envie au lecteur de reprendre la lecture, pour savoir le dénouement.

En parlant de dénouement, je me plaignais de la fin presque absente du premier roman de Bruno Combes, mais ici je l'ai trouvée trop facile, trop courte. Le livre n'est en fait que peu basé sur l'intrigue ; il décrit au mieux les émotions, au détriment des péripéties.

Ah, d'ailleurs, petit plus pour les superbes petits textes retrouvés en début de chapitre, très recherchés...

En résumé, Ce que je n'oserai jamais te dire... n'est pas des plus originaux, mais sait marquer les esprits par son incroyable psychologie et ses personnages très attachants. Je le conseille, pour une lecture légère, sur un banc au soleil, l'esprit bercé par le chant des oiseaux.

 

Ce que je n'oserai jamais te dire... par Bruno Combes, Michel Lafon éditions, mars 2017, 345 pages, 9782749931777, 17,95€

 

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