Avant-garde, La genèse de la flotte T1
Avec cette préquelle de la flotte perdue, Jack Campbell raconte la genèse de celle-ci et les débuts de Robert « Rob » Geary. C’est toujours l’Atalante qui édite le cycle.
Il y a quelques années, j’avais lu Indomptable, le premier tome de ce space opera. Il m’avait plu sans plus. C’est probablement parce que dans le genre je préférais le cycle Honor Harrington de David Weber. Cela ne m’a pas empêché d’avoir tous les livres de la Flotte. Je m’étais simplement dit que je les lirais plus tard, une fois que Honor Harrington serait terminé. Ce n’est pas encore le cas. Tant pis, je passe tout de même à la flotte perdue !
Avec cette préquelle j’avais envie de donner une seconde chance à Jack Campbell. Et ce premier tome Avant-garde m’a effectivement captivé. Peut-être parce que commencer par le début, c’est-à-dire présenter le personnage principal avant qu’il ne devienne un héros, était la bonne solution.
En fait, ce n’est pas uniquement Rob Geary qui est présenté dans ce livre. C’est aussi Mele Darcy, un fusilier hors pair, Lyn Metzger surnommée Ninja, une informaticienne de génie, Carmen Ochoa, une spécialiste dans la résolution de conflit et Lochan Nakamura, un ancien politicien qui veut aider les autres. Ces cinq personnages vont parfois se rencontrer et formeront la toile de fond de ce space opera de bonne facture. Dans leur domaine respectif, Geary et Darcy sont ceux qui vont au bout des choses, ceux qui n’abandonnent jamais, quitte à y laisser leur vie. Ils sont altruistes, guidés par un incommensurable besoin d’aider leur prochain. Pour des officiers au début de leur carrière, ils possèdent une maturité, un raisonnement et une logique que beaucoup leur envieraient.
C’est aussi là que Jack Campbell apporte un plus dans la description de ses personnages. Ils ont une âme, ils aspirent à une meilleure vie comme chacun de nous, mais bon nombre d’obstacles se dressent devant eux pour y parvenir. Ils sont attachants, ont des doutes, mais ne renoncent pas facilement. On a donc droit à un space opera qui se passe en partie sur Glenlyon et en partie dans l’espace.
Geary est un jeune lieutenant qui a quitté les forces spatiales d’Alfar. Il n’a pas une très longue expérience, mais lorsque les colons de Glenlyon lui demandent leur aide contre les pirates venus de Scatha, il n’hésite pas un seul instant. Il forme un commando pour s’emparer de leur vaisseau de guerre, un cotre armé qui permettra de défendre la colonie contre un adversaire de taille similaire. Le problème, c’est que Scatha expédie d’autres vaisseaux, dont un chargé de colons, de soldats et d’équipements militaires. Et ce vaisseau se pose quelque part sur la planète pour créer une base militaire et à terme faire fuir les colons ou les soumettre.
Le conseil de Glenlyon envoie donc Geary chercher de l’aide à Kosatka, une autre colonie. Et pendant son absence, c’est Mele Darcy qui doit contenir l’envahisseur sur le sol. Geary n’obtiendra pas ce qu’il est venu chercher, mais avec son vaisseau, il aide Kosatka contre d’autres pirates. Il sera mis en relation avec des connaissances à Mele Darcy, Carmen Ochoa et Lochan Nakamura. À son retour dans le système de Glenlyon, il devra faire face à une nouvelle incursion de Scatha. C’est donc Mele Darcy qui affrontera l’envahisseur au sol, tandis que Geary l’affrontera dans l’espace. Et pour y arriver, l’aide de Ninja est la bienvenue.
Si le roman parait classique pour du space opera, il offre toute de même une bonne histoire et un bon moment de lecture à passer. Jack Campbell ne tombe pas dans les travers de David Weber avec une pléthore de personnages et de discussions inutiles. Ici il va à l’essentiel en se focalisant sur les personnages et l’action. En 365 pages, il nous présente un futur pas nécessairement optimiste, où la civilisation a essaimé dans une partie du bras spiralée dans lequel se trouve notre système solaire. Au plus éloignées sont les colonies au plus elles sont en danger et risquent de rencontrer des pirates et des trafiquants d’esclaves. Et ce danger permanent va être le fil conducteur de ce premier tome.
Ce que je peux dire, c’est que j’attends avec impatience le tome 2 de cette Genèse de la flotte. En attendant, je lirai le prochain Honor Harrington que l’Atalante doit bientôt éditer. Reste l’histoire est classique et qu’elle tient en halène le lecteur jusqu’au bout. La fin de ce premier tome n’est pas aussi heureuse qu’on l’espérait et c’est une excellente initiative de Jack Campbell pour nous donner envie de lire la suite. Dès que la suite sortira je la lirai, car cette fois-ci j’ai accroché au cycle !
Avant-Garde, La genèse de la flotte T1, par Jack Campbell, L’Atalante, 2018, 366 pages, illustration de David Demaret.